Sur les demeures du réel
Cette belle expression, "les demeures du réel", je l'ai lue, sous la plume du poète Georges Rose, à la page 80 de la livraison d'octobre 2002 de la revue Ecrit(s) du Nord.
Les demeures du réel, c'est ce qu'il est toujours possible de retrouver. Elles relèvent ainsi, ces demeures, du présent de vérité générale. D'où :
La dentelle des signes laisse voir le roc
L'écume et la pierre, le mouvant et l'immobile : peinture et sculpture, photographie et cinéma constituent dès lors des manières "d'assigner le réel à résidence", de "mettre le réel en demeure", "à demeure".
Nous lisons page 81 :
La terre coule finement entre les doigts
avec le sable des corps
Les corps à mesure du temps. Chair sablier.
Ce qui s'oppose : la fièvre épaisse des mammouths à la façon dont nous "rêvons" le temps à travers l'astre fossile et : la
lune lampe d'os. En un éclair de cinq syllabes une représentation de ce temps démesuré que nous appelons préhistoire.
Dès lors, quoi d'étonnant à ce que, page 82 :
sous la cuirasse noire
des océans la nuit
si blancs les visages tout à coup
dans l'éclair de la présence
Les citations que nous faisons ici du texte de Georges Rose figurent en italiques.
Le texte Les demeures du réel a été publié par la revue Ecrit(s) du Nord (n°8, octobre 2002, Editions Henry, Parc d'activités de Campigneulles 62170 Montreuil-sur-mer).
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 5 juin 2005