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BLOG LITTERAIRE
17 septembre 2005

Dans les chansons de Robert Charlebois 2

DANS LES CHANSONS DE ROBERT CHARLEBOIS 2

Comme un air d'éternité, la chanson...

Dans les chansons de Robert Charlebois, il y a des guitares électriques qui soulignent la marche dans le vent des villes :

It's been a long flight babe
It took almost all nite long babe
And it seemed to me like eternity (1)

Et moi, et moi, je me promène itou dans cette apparence de vie que l'on appelle le jour, entre les nuits et les songes au bord du sable.
Et chaque fois que je l'écoute, cette chanson, Long Flight, je me dis qu'elle exprime formidablement cette apparence de ville fantôme qu'ont parfois les villes quand quelque chose en nous se met à grincer, à coincer, à siffler dans le palpitant, un oiseau dans l'âme, un aigle qui se déploie dans un bruit, un mouvement trop grand pour nous :

Nobody was talking anymore
Nobody was laughing anymore
Nobody was singing on Picadilly
Nobody was working in the factory (1)

Il arrive ainsi que le vide
que le vide
nous arrive

Comme un air d'éternité, la chanson, la bonne chanson des mauvaises saisons...

Dans les chansons de Robert Charlebois, il y a aussi un gars qui dit à tout le monde :

Demain l'hiver je m'en fous
Je m'en vais dans le sud au soleil (2)

et qui "se pousse en paix avec les canards", ce qui signifie qu'il se taille, qu'il fiche le camp, qu'il part et s'en va comme migrent les canards qui sont les plus persistants moqueurs du monde que l'on connaît et qui nous envoient de Chine presque chaque année des grippes à dépeupler.

Et puis, dans les chansons de Robert Charlebois, il y a un rêveur, un "doux sauvage" qui avoue :

Et j'avoue que j'ai cru au mirage
Je deviens plus fou que sage
Et je m'ennuie des loups dans ma cage (3)

Et moi, et moi, je sais bien que le temps n'est plus aux loups, que le temps n'est plus aux neiges ; le temps est aux fous qui les prennent, les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages (4) et qui, très libéralement et très mondialement, nous préparent un de ces étés infernaux à chanter La Fin du Monde et à dire que :

Et tous les anges se mirent à hurler (5)

Notes : (1) Robert Charlebois, Long Flight
(2) Robert Charlebois, Demain l'hiver
(3) Robert Charlebois, Doux Sauvage
(4) Il ne faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages, titre extraordinaire d'un film de Michel Audiard qui a fourni, par ailleurs, au général De Gaulle une occasion, parmi d'autres, de faire se gondoler les journalistes lors d'une de ses fameuses conférences de presse.
(5) Robert Charlebois (d'après Saint Jean), La Fin du Monde

                   Patrice Houzeau
                   Hondeghem, le 17 septembre 2005

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