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BLOG LITTERAIRE
9 octobre 2005

LA GRANDE CHANSON

LA GRANDE CHANSON

J'écoutais Charlebois dans mes jours de jeunesse
"Doux Sauvage" me chavirait l'âme et la pluie
De Nougaro m'faisait des claquettes la nuit
Le jour j'vérifiais qu'les filles avaient des fesses

Hou ! Hou ! un grand hibou froufroute dans ma tête
Ses couplets un peu loufs Je dors Sous mes paupières
J'entends jouer des airs anciens des chansonnettes
Dont j'me souviens d'étés passés d'autres hivers

Le passé est semblable au chat de Schrödinger
Ni vivant ni mort à la fois mort et vivant
Cette fille aux yeux verts ce corps c'était hier
Cette voix qu'il me semble entendre maintenant

Voilà ce que j'écris dans trente ou quarante ans
Me souvenant alors des mots de Salvador
Le velours de sa voix dans le jardin d'hiver
Je l'entendrai encore à la fin de mon être

Et j'entendrai aussi le silence et la neige
Dans le maquis des rues où je rêvais de jazz
Me rappelant mes jours je me dirai Que sais-je ?
Une chanson perdue la fontaine qui jase

L'été halluciné des fées psychédéliques
Et comme Chedid "j'écoutais du rock n' roll"
Du hard du blues "plutôt que d'aller à l'école"
Dans ma chambre glissaient des serpents électriques

Dans le soleil jouait the Bird Charlie Parker
Une voix jaillie de fontaine batterie
Le jazz alors avait souvent un goût amer
Mais son saxophone est plein d'hommes qui sourient

Jimi Hendrix aussi sur sa guitare icare
Sa guitare pégase aux anges ironiques
Le Vietnam fut longtemps un pays cauchemar
Ce n'était pas la faute aux chanteurs oniriques

Du Vietnam à l'Irak la chanson est la même
Le mois de septembre est plein de spectres à vendre
J'entends gronder rugir l'immense Led Zeppelin
Planant sur les chiens noirs et les pays de cendre

En avons-nous révé d'autres Californies
L'Amérique un piano galopant l'illusion
L'Amérique un pays neuf comme une chanson
Que l'on apprend par coeur et qui n'a pas de prix

Les morts vous le savez sont gens déraisonnables
Ils sont sous les lichens au lieu-dit des étoiles
Et ne songent qu'à r'venir vous secouer la table
Et r'muer les rideaux comme si c'étaient des voiles

L'Amérique un pays plein de morts qui s'agitent
En tous sens dans les rues et le ventre du monde
Teigneux sal's gosses ils font des choses immondes
Et vous font des sermons des plus démocratiques

J'les aime bien pourtant les Américains là
Pour avoir dégommé l'araignée du nazisme
Même quand Sinatra chantait pour la mafia
J'ai rien contre moi l'idée du libéralisme

Qu'ça swingue le décor les morts remuent les lèvres
Gigote le jazz hot pour un grand black phénix
Ça vous lance du feu d'la trompette plein l'coeur
Sur l'album le gaillard a le regard très fixe

C'était sous le soleil exactement Un point
Rouge dans la nuit des Marilous mélodiques
La gitane à Gainsbourg et le sourire en coin
L'enfer n'était qu'un coeur brûlé tendre et cynique

En écoutant Ferré j'ai tant j'ai tant pleuré
Mais tous mes sanglots longs ne feront pas rev'nir
Le grand lion Léo autrement que dans ses disques
Devant le piano ne reste qu'un tabouret

Le paradis est un disque aux très souples phrases
Trompettes et saxos scintillantes cymbales
Quand j'écoute la haute élégance du jazz
Le piano d'Herbie Hancock part en beau voyage

              Patrice Houzeau
              Hondeghem, le 11 octobre 2005

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Commentaires
P
Génial !<br /> <br /> Aurais-tu les accords de "summertime" de Janis Joplin afin que je me remette a la basse.<br /> Mercie à ++<br /> Perlimp
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