BANLIEUES EN FLAMMES, LYCEES COUPABLES !

BANLIEUES EN FLAMMES, LYCÉES COUPABLES !

Les banlieues en France et en novembre ont flambé.
Encore aujourd'hui j'apprends par les informations que le magasin "Franprix" d'Athis-Mons fermerait peut-être prochainement en raison des vols multiples et des agressions de plus en plus violentes dont serait victime le personnel.
Beaucoup, pour expliquer cette violence qui semble perdurer et s'aggraver (les viols en réunion appelées "tournantes" existent toujours, les jeune filles que l'on essaie de brûler vives si elles refusent les propositions de mariage aussi ; je me demande d'ailleurs si ce qui est ici en jeu, ce ne serait pas certaines dispositions législatives telles que le regroupement familial et autres manières de "s'intégrer" : "épouse-moi pour que je puisse rester en France ou je te crame !"), beaucoup donc, pour expliquer cette violence qui a provoqué l'application d'une loi d'exception, - l'interdiction de circuler dans certains quartiers après une heure donnée, - mettent en évidence l'absence de perspectives chez les jeunes gens de nos chères banlieues et, en conséquence, mettent en accusation le système éducatif français sur lequel tant de ministres incompétents se sont penchés.
Il est vrai que l'éducation nationale est responsable d'un état de fait où les universités sont pleines de futurs chômeurs à diplômes ou à emplois déqualifiés, - passez une maîtrise de géographie, vous serez contrôleur à la SNCF -, responsable d'un état de fait où les lycées généraux sont pleins d'élèves qui n'ont, pour beaucoup, qu'une vague idée de ce que sera leur réel projet professionnel, - en vertu du tactite mot d'ordre "Passe ton bac d'abord !" et de l'inepte note de service des 80% de jeunes au niveau bac -, alors même que bon nombre de Lycées Professionnels publics se vident, n'ayant parfois à n'offrir que des formations qui ne donnent du travail qu'aux professeurs de la spécialité (couture, comptabilité, secrétariat,...) et, pire encore, noyant le si utile enseignement professionnel dans un flot de cours d'enseignement général aussi prétentieux que grotesque (je me demande à quoi peut bien servir à un électricien ou à une coiffeuse l'étude de la focalisation interne dans les textes littéraires ou encore l'étude des conditions de vie dans le Grand Nord : consultez les programmes, pardon, les "référentiels" selon le jargon des cuistres académiques et vous serez édifiés !).
Bref, alors même que l'on manque de salariés dans le secteur du bâtiment, dans celui de la restauration et que le niveau de nos diplômes dits professionnels prête à rire dans beaucoup d'entreprises, on continue à rêver, - au nom de je ne sais quel égalitarisme démagogique -, au jour glorieux où Kevin et Omar liront Molière dans le texte et feront Sciences Po.
Bien évidemment, il y aura toujours des gens issus des classes sociales dites défavorisées dans les "Grandes Écoles" et c'est tant mieux ! Mais c'est à eux-mêmes, à leur travail, à leurs qualités, à leur persévérance qu'ils devront leur place et non à l'Etat ! A moins que certaines "bonnes âmes" ministérielles et/ou rectorales ne s'avisent de "truquer les résultats", ce qui ne saurait se concevoir, voyons, nos politiques étant si honnêtes !
Mais pour un jeune issu des banlieues et qui deviendra préfet, magistrat ou professeur agrégé, combien d'Omar et de Kevin qui, au lieu d'apprendre un métier, - ce qui n'est en rien déshonorant ! -, seront forcés d'avaler du Molière, des cours d'anglais du niveau "Babar is an elephant", des considérations diverses et variées sur l'état du monde ("la peine de mort, c'est pas bien comme nous allons le voir dans l'Etranger de Camus"), et tant d'autres merveilleuses choses telles que les "modules", les Projets Pluridisciplinaires à Caractère Professionnel (PPCP), les "heures de vie de classe", les sorties plus ou moins culturelles sans compter le stupide et coûteux voyage en Angleterre d'une journée, etc...  , et vous savez quoi ?, ils finiront, Kevin et Omar, par se sentir floués et ils y retourneront dans la rue, pour la cramer, la voiture du prof !

P.S. : Avant de même faire traiter de fasciste par des idéalistes de tout poil, je tiens à préciser que je ne désire en aucun cas que les élèves des LP (Lycées Professionnels) deviennent des robots humains à la solde des Japonais ; bien sûr qu'ils ont besoin d'un enseignement général (français fonctionnel, notions d'éducation civique, d'histoire, de géographie, anglais technique,...) mais, afin que les Lycées Professionnels puissent réellement former des gens en adéquation avec le marché du travail, il me semble nécessaire de rendre la primauté des cours d'enseignement professionnel sur l'enseignement général. Sinon j'crois bien que les CRS et les pompiers n'ont pas fini d'en voir !

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 26 novembre 2005

Comments

[orlando de rudde]

L'enseignement professionnel peut mener loin! Evidement, je vais parler de "l'élite ouvrière"!!! MA grand mère, pas la musicienne (elle jouait cependant de la mandoline!), la tapissière enseignait à l'école boulle ( rebaptisé LP) vielle institution de menuisiers, d'ébénistes, de gens du meuble. Seulement, quand on veut devenir tapissier ou menuisietr, on apprend à reconnaître les styles. donc on fait de l'histoire.... et de là, on se cultive!!!! Il n'y a pas de profession ou d'emploi qui ne permette ce genre d'attitude qui forme les individus et les rend fiers de leur savoir-faire. Mon grand père, le mari de la susdite, était ajusteur... et il connaissait beaucoup d choses!!!! On peut, à partir de l'enseignement des techniques mener tranquillement à ce bien-être de l'homme de métier... Un garagiste peut s'intéresser à l'histoire de l'automobile: ça rejoindra l'histoire tout court...

De plus, il y a des argots de métier, des langages techniques précis qui mènent à une réflexion sur la langue en général... On purait, dans cet esprit là "relever le niveau" dont on se plaint tant!!! Donner le goût du savoir à partir de ce qu'on connaît déjà!!!