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BLOG LITTERAIRE
19 décembre 2005

NAPOLEON (1)

NOTES SUR LES FRAGMENTS D'UNE LÉGENDE
(En regardant le téléfilm d'Yves Simoneau, Napoléon, (France, 2002), 1/4.

De sa dernière île, l'ogre voit briller ses bottes dans les rues de Paris. En demi-solde, il contemple les femmes avec des yeux d'aigle fantasque.
Le 13 vendémiaire, c'est avec les canons des Sablons que l'aigle plonge ses ailes dans le sang. Son envol dès lors fut ivre. Les gens alors mouraient aussi pour des idées.
(Aujourd'hui qu'une simple chanson est plus entendue qu'un discours, on ne meurt plus pour des idées que par accident et seuls les fous d'Allah croient encore qu'ils iront au paradis en tuant d'autres êtres humains !).
Avant de reprendre l'Italie aux Autrichiens, il se marie, l'ogre puis fonce vers Arcole. Dans la brume, voici un pont, des canons, des uniformes blancs et la charge des bleus avec à leur tête, dit-on, le soldat aux cheveux longs qui, ce jour-là, eut donc une chance de cocu.
Le pont ne fut pas pris ; les fantassins meurent toujours pour des ponts imprenables mais c'est comme cela qu'un ogre maigre gagne le surnom de "petit caporal".
L'ogre a un clan. Une mère vêtue de noir. Une Joséphine qui le trompe, dit-on. Un diable boiteux. Le goût des mathématiques.
Pour avoir la Malmaison, cette "mauvaise maison" depuis que les envahisseurs Normands y sont venus y commettre les pillages des temps anciens, pour avoir la Malmaison, il faut avoir l'Egypte, marcher dans les sables, couper la route aux Anglais, promouvoir des savants, chercher les vestiges d'un canal disparu et marcher encore, plus vite que la mort, la peste et le diable.
Bateaux coulés par Nelson, armée décimée par la peste, l'ogre est loin de Paris et l'on évoque déjà l'ombre poudrée de Louis XVIII.
Pourtant, l'ogre, par la grâce des légendes, revient pour renverser le Directoire.
L'ogre a des frères et sa soeur Caroline veut épouser le cavalier Murat. Tous complotent et préparent le 18 brumaire. On rappelle au ministre de la justice, Fouché, ses crimes contre les royalistes et le danger qu'il y aurait pour lui à ne pas aider l'ogre dans ses projets. Si Louis XVIII revient, la tête de Fouché ne vaudra pas grand-chose.
A l'Orangerie, l'ogre entre avec ses soldats. On dit qu'il y eut un poignard contre lui. En tout cas, bon prétexte pour sortir de là et y envoyer Murat, et ses chevaux pour la faire évacuer, cette assemblée récalcitrante.
Un peu plus tard, l'ogre est nommé Consul de la République.
L'ogre mange les députés comme il mange les drapeaux.
Le voici aux Tuileries. La France, que Fouché fait surveiller, est en faillite.
Les royalistes, financés dit-on par les Anglais, achètent des bombes pour le faire sauter, l'ogre qui prépare des fontaines pour la ville de Paris.
Nuit de Noël ; l'ogre va à l'opéra. Une charrette bloque la rue. Une machine infernale explose tandis qu'en sa voiture l'ogre s'éloigne.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 19 décembre 2005

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