Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG LITTERAIRE
21 janvier 2006

DEUX BREVES NOTES SUR "MONSIEUR OUINE" DE GEORGES BERNANOS

             DEUX BREVES NOTES SUR MONSIEUR OUINE DE GEORGES BERNANOS

1)     p.90 (édition de poche, Presses Pocket, 1985) : Nul d’entre eux n’ignore qu’au temps de sa jeunesse il passait pour capable d’éventer au petit jour, le gîte encore tiède sous les feuillages ruisselants…

L’importance du « flair », de cet « instinct de chasse » qui amène à comparer le propriétaire d’un tel « nez » à un chien.

L’homme dont il est question est ainsi un chien qui est toujours sur la piste d’une proie, les repérant à la tiédeur de leur gîte, c’est-à-dire à leur intimité et cela dans une nature humide, « ruisselante ».

2)     Il ressemble à un vieil arbre pourri, plein de sciure, pense-t-il le temps d’un éclair. (cf p.186)

L’homme comparé à un arbre mort, « pourri ».

Ce qui est essentiel dans la mort, ce qui fait peur, (les films d'horreur sont pleins de ces morts-vivants qui viennent grouiller parmi nous, cherchant à nous emmener dans leur domaine de ténèbres et de boue), ce n’est pas le non-être, c’est la décomposition, la déréliction, la pourriture qui, elle, continue à agir après la mort du sujet.

La mort de Monsieur Ouine clôt le roman puisqu’il n’a plus lieu d’être cependant que le récit s’achève sur ces lignes :


Seul, le nez qu’allonge démesurément le creux des orbites, l’affaissement des muscles de la face, reste vivant d’une vie désormais sans cause et sans but, ainsi qu’une petite bête malfaisante.

Le roman finit avec la mort de Monsieur Ouine, personnage dont « l’effigie » (le mot figure dans le texte de Bernanos, cf p.276), la statue, l’être social en disparaissant démasque cette pourriture de l’être si effrayante et si familière.

Le nez est d’ailleurs l’organe qui permet de sentir cette pourriture fondamentale de l’être, cette matière qui agit sans conscience, « vivant d’une vie (…) sans cause et sans but ».

Patrice Houzeau
Hondeghem contre l’A24
Le 21 janvier 2006

Publicité
Publicité
Commentaires
BLOG LITTERAIRE
Publicité
Archives
Albums Photos
Publicité