Questionnaire à l'usage des LEP sur "Ma Bohème" de Rimbaud
MA BOHEME
(Fantaisie)
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !
Arthur Rimbaud
notes :
idéal : le paletot du narrateur est si usé qu'il n'en reste plus que "l'idée", le fantôme d'un manteau.
féal : celui qui est fidèle à la foi jurée, le chevalier fidèle à son souverain par exemple, ou le chevalier servant d'une dame.
Questions sur Ma bohème de Rimbaud
1) Quel est le type de vers employé dans ce poème ?
2) Quel en est le schéma des rimes ?
3) Cette poésie est composée de deux quatrains et de deux tercets. Comment appelle-t-on ce type de texte ?
4) Relevez six mots à la rime où l'on retrouve le même son vocalique (les mêmes voyelles).
5) Comment, dans un texte, appelle-t-on la répétition volontaire d'un même son vocalique ?
Réponses :
1) Les vers employés dans ce poème sont des alexandrins (vers de douze syllabes).
2) Le schéma des rimes de ce poème est, pour les deux quatrains, le modèle ABBA (rimes embrassées) puis, deux rimes suivies pour le premier tercet et enfin les quatre dernières rimes du texte sont embrassées.
3) Une poésie composée de deux quatrains et de deux tercets s'appelle un sonnet. Un sonnet comporte donc 14 vers.
4) Nous pouvons relever à la rime les six mots suivants : "trou", "course", "Grande-Ourse", "frou-frou", "routes", "gouttes". Ces six mots comportent le son "ou" [u].
5) La répétition volontaire, à des fins expressives d'un son vocalique s'appelle une assonance.
Ceci fait évidemment en guise d'exercice très simple pour les classes de Lycée d'Enseignement Professionnel , et franchement, c'est pas la peine de leur infliger de la poésie à haute dose, ils ont autre chose à apprendre !
Par contre, je me souviens d'avoir fait passer, dans le cadre d'un "bac blanc", - un exercice de préparation à l'épreuve si vous voulez -, des oraux de l'épreuve de français et d'avoir été effaré de voir que certains élèves de première dite générale étaient incapables de repérer une allitération dans un texte. Que chacun apprenne ce qu'il doit apprendre pour exercer son métier et les veaux seront mieux gardés.
Patrice Houzeau
Hondeghem contre l'A24
le 10 février 2006