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BLOG LITTERAIRE
11 avril 2006

LA VERITE EST AU FOND DU CHEVAL

LA VÉRITÉ EST AU FOND DU CHEVAL
Notes pas forcément exactes sur une adaptation téléfilmique du roman d'Agatha Christie Le Vallon avec David Suchet dans le rôle d'Hercule Poirot.

Dans la maison, alors que la lune, comme dans toutes les histoires, a fini de gigoter vaguement dans les branches pour laisser place à un soleil couleur thé citron, le beau docteur, l'élégant toubib de la haute, le magnifique à stéthoscope, le fringant vulgarisateur, le chercheur de la faculté, l'ancien fiancé de la comédienne, a été assassiné au bord de la piscine de la maison où il était invité, le chéri de ces dames, refroidi, l'examinateur des viandes malades, d'un coup de revolver et c'est sa femme, au visage si lisse, aux yeux sans malice, que le détective aux petites cellules grises découvre, le revolver à la main, sa femme qui semble si sotte et qu'une autre jeune femme qui conduit une automobile et a "la langue acérée" semble vouloir défendre, suggérant qu'elle a peut-être pris le revolver par réflexe au moment où elle découvre son mari perdant son sang au bord de la piscine (sur l'eau, on peut voir flotter des feuilles mortes) et d'ailleurs, cela paraît trop simple pour une énigme policière, cette jeune femme si maladroite au tir, - comme le montre une scène antérieure au crime -, il y a quelque chose qui me paraissait anormal précise d'ailleurs le détective au nom de légume cependant que l'on retire le revolver de la piscine où la jeune femme blonde si vive, si intelligente, si artiste peintre l'avait jeté comme si elle avait voulu effacer à tout jamais les empreintes, - c'est ce que pense alors le téléspectateur en même temps que le détective fixe du regard la blonde si vive, si intelligente, si artiste peintre, qui se tient aux côté de la si sotte épouse tétanisée devant le corps de son si inconstant mari ; par ailleurs, cette désormais jeune veuve travaille le cuir, fait de la maroquinerie en amateur et c'est bien entendu dans l'ambiance feutrée et hypocrite des conventions bourgeoises que la jeune femme si vive, si intelligente, si artiste peintre semble avoir été la maîtresse du docteur tandis que l'on apprend qu'une autre femme, - quel homme à femmes, ce docteur ! -, une fort connue actrice de cinéma était amoureuse du beau docteur Monsieur Poirot, vos lumières seraient les bienvenues dans cette maison, on peut passer le long de tableaux qui font bien sur les murs et le long des inévitables rangées de livres qui tendent à prouver que l'on ne lit pas n'importe quoi dans cette maison où maintenant, des enquêteurs apprennent que le Maître d'hôtel avait eu récemment entre les mains un pistolet automatique (rien à voir donc avec un revolver) et c'est tout de même curieux, ces apparitions d'armes dans cette honorable demeure anglaise cependant que l'on ne fait pas venir les gens chez soi pour les supprimer, ce serait affreux ! affirma la maîtresse de maison le problème étant que l'arme que l'épouse tenait en main après les coups de feu et que la jeune femme si vive, si intelligente, si artiste peintre avait jetée dans la piscine n'est pas l'arme du crime, ce qui signifie qu'il y a une autre arme du crime qu'il faut absolument retrouver si l'on veut découvrir la clef de l'énigme, le roman policier de type "puzzle", tel que le pratiqua Agatha Christie, étant un jeu littéraire mettant en évidence, de façon comiquement exagérée en fin de compte, de façon quasi absurde cette idée selon laquelle la littérature toute entière est un jeu dont la règle est simple et les combinaisons infinies : il s'agit de trouver une vérité cachée qui n'existe cependant que par les conventions du langage mais dont la révélation est néanmoins nécessaire, sinon capitale, puisque nous sommes avant tout des êtres de langage et dans le cas de cette histoire, la vérité se trouve enfouie à l'intérieur d'un cheval mais je ne vous dirai pas le nom du coupable et vous conseille de lire Le Vallon d'Agatha Christie tandis que le téléfilm se termine et que la jeune femme blonde si vive, si intelligente, si artiste peintre s'en va avec ses larmes (Bouh hou hou !) dans sa belle automobile verte, me semble-t-il.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 10 avril 2006

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Commentaires
C
Agatha Christie m'a longtemps régalé. J'aime beaucoup les téléfilms avec David Suchet, je trouve qu'il incarne à merveille Hercule Poirot. Je ne me souviens pas d'avoir lu par contre ce roman là...à voir donc.<br /> <br /> Merci Patrice.
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