A PROPOS DE CORNE D'AUROCH
A PROPOS DE CORNE D'AUROCH
Les gens véritablement stupides sont comme les gens véritablement méchants, assez rares et en général vivant dans des réserves que la société leur octroie plus ou moins gracieusement. Aussi lorsque les hasards de la vie nous mettent en présence de quelqu'un qui, pourvu d'une situation sociale lui donnant quelques responsabilités, met à profit cette position dominante pour exercer toute l'étendue de sa sottise, nous ne pouvons faire autrement que de nous en réjouir tant il est plaisant, le spectacle d'un homme dont le principal argument à ses pauvres réflexions consiste en une menace de rapport qu'il compte bien faire figurer dans votre dossier. Ce dont tout le monde se fiche, bien entendu étant donné qu'un homme qui passe, sans que nulle autre autorité supérieure que sa grande vanité le lui demande, une partie de ses journées de travail à rédiger des rapports sur ses subordonnés (ou supposés tels) ne saurait être réellement efficace. Lorsque ce petit chef est un fonctionnaire, notre plaisir ne peut être que sans limites puisqu'il justifie le peu de cas que nous faisons d'une partie des cadres de nos belles administrations qui, grâce aux efforts multiples des grands penseurs de la pédagogie moderne, sont arrivés à placer la France à un haut niveau de compétence dans la fabrication en série de jeunes demandeurs d'emplois. Je rappelle le chiffre car il m'étonne chaque jour : 23 % des jeunes de moins de 26 ans sont à la recherche d'un travail, et il paraît même qu'il y en a parmi eux qui sont pleins de diplômes, si! si !.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 13 avril 2006