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BLOG LITTERAIRE
5 septembre 2006

APPROCHE D'ELECTRE 1

APPROCHE D'ELECTRE 1

Les citations faites ici de la pièce Electre de Jean Giraudoux sont tirées de l'édition des Petits Classiques Larousse (1998).

"Oreilles".

Evoquant les oreilles d'Electre, voici ce qu'en dit Egisthe :

"(...) on ne peut non plus laisser la tête d'Electre sans oreilles ! On verrait trop qu'elle n'entend que nous !" (Acte II, Scène 7)

Egisthe invente le discours des dieux auxquels renvoie le pronom personnel "nous".
Ces dieux, ce sont les dieux de la mythologie grecque qui se plaisent à créer des illusions pour y manoeuvrer les hommes, pour les rouler dans leur farine fabuleuse.
Electre, aux yeux d'Egisthe, n'a ainsi que l'apparence d'une jeune humaine ; elle ne serait en fait qu'un trompe-l'oeil, qu'une créature débarquée  sur la terre pour y faire leurs quatre volontés, aux dieux amateurs de dramaturgie. Ainsi Electre ne serait qu'une "statue" "sourde pour le langage humain" et dont les "yeux ne semblent voir que si ses paupières sont baissées". D'ailleurs, ses oreilles ne sont que "de purs ornements" et qui bruissent, comme des coquillages :

"Mais dis-moi ce que l'on entend, quand on pose l'oreille contre elles ! Quel bruissement ! Et qui vient d'où ?"

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 5 septembre 2006

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