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BLOG LITTERAIRE
10 décembre 2006

POLEMIQUE AUX OS GRONDANTS

POLEMIQUE AUX OS GRONDANTS

    Tes os grondent Tu t'informes poliment, auprès de ces tyrans de l'arrière du sujet de leur mécontentement
    Ils blâment ton maintien volatil, t'imposent l'éparpillement des scories du langage (...)
    (...)
    Ils te changent en église
    Avec autour une halle aux boeufs
        (René Char, Dire aux miens)

Il arrive que les "os grondent", chien dans la maison, avalanche, tonnerre, écho, et que les os grondants, on ait à s'informer sur les mécontentements en cours cependant que, déjà, certaines bouches mielleuses condamnent l'apparat des images et en appellent à la sécheresse de quelques traits anonymes sur la page d'une blancheur que les critiques défendent, et, du coup, adieu l'enluminure et que les syllabes s'éparpillent dans le néant des bibliothèques où des lecteurs graves comme un jury d'examen disent des messes blanches pour le politiquement acceptable et la paix sociale, changeant en églises les individus, leur attribuant une nature sacrée aussi illusoire que l'honnêteté d'un homme politique, leur conférant des droits dont ils n'osaient rêver, et les alarmant sur les dangers du mauvais esprit dans un monde où l'on est tenu de croire que tous sont égaux bien que, - après tout, qu'est-ce que cela peut leur faire que tu éprouves cette folle amour ? Une folle amour que cette amour pour cette fille sans vie, gargouille aux yeux secs, aux seins durs, en tenue d'Eve qu'il pleuve ou qu'il soleille, et de la pierre dont on taille les faces des légendes, gargouille dont quelque mauvais écolier pourrait faire profit en la revendant, et devant laquelle je reste fasciné, bouche bée dans le temps qui passe, car je me suis si ensorcelé de cette moqueuse muette, enamouré que j'en suis, quelconque, assotté, affolé bien que, près de la halle aux boeufs, beaucoup sont d'accord pour juger que l'assassin de la fille du bouvier mérite la guillotine et que pour tuer la bête enragée, - la politique supposant le fait du prince, puisqu'il s'agit toujours en dernier ressort de sauver la mise, la fin justifie ainsi que l'on prenne contrôle de l'autre, et quand bien même les épisodes de la lutte tourneraient à notre désavantage, il s'avérerait alors que les moyens justifieraient notre propre fin -, pour se débarrasser de l'homme sans autres qualités que celles des assassins d'enfants, il n'est nul besoin d'en appeler à je ne sais quelle transcendance propre à faire de bons citoyens pour classes de terminales.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 10 décembre 2006

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