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BLOG LITTERAIRE
9 février 2007

DEUX DISTIQUES ET UNE CITATION

DEUX DISTIQUES ET UNE CITATION

Léger le vent, pain et café, avril venu ;
Le mort est vif, voilà qu'il siffle au coin d'la rue.

L'humain, machin complexe et très bavard bipède,
Quand il bande, au moins, c'est que celle-là est raide...

"Des boxeurs et des jeunes filles en tricot se tiennent par
                                                la taille dans les terrains vagues
Ils lancent des fumées qui font tomber les étoiles
Et s'en vont"
(Jacques Baron, L'Allure poétique, Gallimard, 1924)

Quelle épatance dans l'imagerie ! ça clignote, pages tournées d'un vieux magazine aux illustrations en noir et blanc. On pense à Apollinaire, plus encore à Cendrars avec sa poésie d'homme des villes.
Où est le besoin d'acheter plutôt cher des pavés de 400 pages écrits par des ghost writers (des "nègres" en français de maison d'édition) ou des littérateurs multi-fonctions quand on peut trouver son bonheur dans une poignée de vers d'une livraison ancienne de la revue Poésie 1 (en l'occurrence, celle de mars 1972 consacrée aux poètes surréalistes Jacques Baron, Pierre de Massot, Philippe Soupault) ?
Il est vrai qu'il faut bien que les éditeurs vivent. Ne sont-ils pas la preuve vivante de l'efficacité du libéralisme économique ?
Car, en effet, pas de liberté d'expression sans livres, pas de livres sans maison d'édition, pas de maison d'édition sans délit de cavalerie (on honore une dette par un nouvel emprunt), pas de délit de cavalerie sans nouvelle publication (afin d'éponger les pertes de la précédente), pas de nouvelle publication sans publicité (les écrivains que l'on voit à la télé sont de plus en plus jeunes et jolies; fini, basta des "gueules" à la Cendrars, à la Céline ! il faut des femmes jeunes aux grand yeux noirs, que l'on ait au moins envie de les regarder), pas de publicité sans recettes publicitaires et retombées éditoriales, et ce qui fait, Madame la Marquise, que tout va très bien et qu'on publie à tour de bras des livres que personne ne lit.
Ceci dit, et après tout, je m'en fiche si ça permet aux gens d'avoir du boulot.
C'est bien ce que je disais : les éditeurs prouvent que le libéralisme économique, ça fonctionne.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 9 février 2007

 

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