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BLOG LITTERAIRE
28 février 2007

DU PLAISIR

DU PLAISIR

Le plaisir est, je pense, ce dialogue entre la conscience et le corps qui tire son sujet de l'extérieur (l'origine du plaisir, sa source) dans le même temps qu'il s'accomplit dans le contentement.
Ainsi, l'on est à fois dans ce contentement (l'on est content de quelque chose) et cette contention (on se contente de) qui légitime ce que nous appelons nos "petits plaisirs" : on se contente d'un plat simple s'il est savoureux.
Les "imbéciles heureux" sont ces personnes qui trouvent leur bonheur dans le contentement d'eux-mêmes qui se confond exactement avec cette contention qui leur enlève toute ambition et même toute curiosité qu'ils pourraient juger excessive.
Les consciences aiguisées, au contraire, trouvent leur contentement à ne pas se contenter de. Aussi, sont-elles toujours en quête, et souvent même, dans l'inquiétude de cette quête.
Cependant, tout le problème, tout le "malaise dans la civilisation", vient du fait que les "imbéciles heureux" ne sont pas forcément méchants, - beaucoup se contentent d'être braves et honnêtes -, tandis que toutes les consciences aiguisées ne sont pas forcément bienveillantes. Certaines, en effet, sont si aiguisées qu'elles n'hésitent guère longtemps avant de vous planter un couteau dans le dos.

Le plaisir ne consiste donc pas à atteindre l'extase, et "sortir ainsi de soi", mais à se tenir dans la contention, le parfait accord entre le contentement d'être soi et la contention de n'être que soi, le parfait accord entre la conscience contentée et le bon fonctionnement du corps.
C'est ainsi que me semblent être les adeptes du zen et autres "méditations transcendantales".
Et c'est pour cela que j'ai parfois envie de leur faire des grimaces, ou de balancer à leur face contente une tarte à la crème.

Le fonctionnaire qui vient de s'acquitter de son rapport en trois exemplaires ou qui signale à son chef de service un dysfonctionnement aussi grave que l'absence d'une quittance de loyer dans un dossier éprouve sans doute cette même contention.
Nous le respectons comme nous respectons le méditatif zen ; comme vous pouvez-vous en douter.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 28 février 2007

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