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BLOG LITTERAIRE
10 mars 2007

DES COMPTES MORTS-VIVANTS

DES COMPTES MORTS-VIVANTS

    Un homme n'a de droits que s'il sait les préserver.
       
(Réplique de Philippeaux à Desmoulins dans le Danton de Wajda)

Je venais de regarder sur TPS le magnifique Danton d'Andrej Wajda (1982), lorsqu'en passant sur France 2, je suis tombé sur Jean-Louis Gergorin, vous savez, le type qui  s'en est pris plein la tronche dans l'abracadantesque "Affaire Clearstream".
Interviewé par Guillaume Durand (cf donc l'émission Esprits libres du vendredi 9 mars 2007, France 2), Jean-Louis Gergorin était venu faire la promotion d'un bouquin qu'il vient de faire publier (il faut bien faire rentrer des sous pour payer ses avocats ; ça m'étonnerait qu'il relève de l'aide juridictionnelle, le Jean-Louis), il était donc, au moment où il m'apparut sur l'écran avec sa tête de premier de la classe, en train d'évoquer la mort de Jean-Luc Lagardère, y jetant même comme une ombre de soupçon sur les causes naturelles de cette mort (? + ? + ? = ?), l'appelant même familiérement "Jean-Luc" au détour d'une phrase (ce qui tend à prouver qu'entre marchands de canons aussi on peut avoir des retours de tendresse, comme chez les filles, mais en plus distingué !), mais là où il m'a intéressé, Jean-Louis Gergorin, c'est quand il a évoqué ce qu'il appelle les "comptes morts-vivants."
Ah ! les comptes morts-vivants ! en voilà une astuce ! Cékoidonc ? Eh bien, voilà : imaginez que vous décidiez de changer de banque et donc de clore le compte courant que vous avez dans votre banque actuelle. Jusque là, pas de problème et comme vous avez confiance en votre banquier, vous n'imaginez pas une seconde qu'après votre départ de la banque, votre compte puisse rester actif. Eh bien, figurez-vous que, selon Jean-Louis Gergorin, il existe des comptes dans des banques étrangères (oserait-on évoquer le Luxembourg ?) qui, bien qu'ils aient été clos par leurs anciens détenteurs, restent actifs et servent à d'autres personnes.
Bien entendu, les anciens détenteurs de ces comptes ne sont aucunement spoliés puisque les opérations qui y sont effectuées ne les concernent plus. Cependant, en cas d'enquête financière et investigations diverses, il pourrait s'avérer assez difficile d'établir qui est le véritable détenteur des dits "comptes" puisqu'en effet et très officiellement, les traces comptables et/ou informatiques renverraient automatiquement à ces mêmes anciens détenteurs. Pratique quand on veut un peu plus brouiller les pistes et garantir à ses "bons clients" que leur argent sera lavé de tout soupçon dans la plus grande des discrétions.
Je ne sais évidemment pas si ce que Jean-Louis Gergorin a raconté à Guillaume Durand et quelques millions de Français et autres francophones est vrai, mais, en tout cas, quelle trouvaille pour un roman policier sur fond de magouille financière !
Pour le reste, il a évoqué encore un peu l'affaire Clearstream, et là, je dois dire qu'il a paru convaincant. En effet, il lui semblerait, à Jean-Louis Gergorin, que la piste d'un seul homme qui aurait tiré les ficelles serait de moins en moins vraisemblable. Par contre, il a semblé suggérer, - mais ai-je bien compris ? (1) - que la piste d'une opération menée par certains "services secrets" (mais combien sont-ils, ces fameux "services" ?) ne serait pas totalement à exclure. En clair,  - et si je ne m'abuse - (2),
il lui apparaîtrait, à ce grand serviteur de l'industrie française, et de ses armes et de ses lois, que ni Dominique de Villepin, ni Nicolas Sarkozy ne seraient responsables de quoi que ce soit dans cette affaire. Il est vrai que l'on n'imagine pas le Clan des Chiraquiens mener une telle opération, - tellement alambiquée, tellement tortueuse ! -, contre celui des Sarkozystes (ou alors, c'est qu'ils sont très très très sots, et même bas de plafond, les énarqueux et les polytechnocrates !).
En revanche, et à la lumière de ce que les informations nous apprennent sur les déboires d'Airbus, - qui a quand même l'air de nous la jouer "Titanic, scène finale avant le naufrage" -, (et donc de la filiale EADS dont Gergorin fut le numéro 2), il ne me paraît pas si sot, à moi, de penser que l'Affaire Clearstream n'est peut-être pas si franco-française que cela, et n'est peut-être pas une affaire de politique intérieure du tout ; il ne me paraît pas si sot de penser que l'Affaire Clearstream n'est peut-être que l'une des facettes d'un plan de déstabilisation de l'aéronautique française et/ou européenne. "Services secrets" avez-vous dit ? Oui, mais de quel pays ? (3)

(1) De toute façon, je m'en fous.
(2) Et même m'en contrefous.
(3) Ceci dit, je cause, je cause, mais si vous saviez comme je m'en tamponne, de ces grenouillages politico-financiers !

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 11 mars 2007
 

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Commentaires
H
Clearstream ...<br /> Golfstream ...<br /> Tout cela s' arrête avec de la chaleur,non ?<br /> Jugulons les artères de cette libérale Gaïa<br /> Allez...Reprenons en un et buvons le à la santé <br /> d' Erostrate...<br /> http://www.marcel-schwob.org/Actualites/173/erostrate-incendiaire<br />
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