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BLOG LITTERAIRE
20 mars 2008

AU CARREFOUR

AU CARREFOUR

"Au carrefour où nulle fleur sinon la rose
  Des vents mais sans épine n'a fleuri l'hiver
  Merlin guettait la vie et l'éternelle cause
  Qui fait mourir et puis renaître l'univers"
  (Guillaume Apollinaire, Merlin et la vieille femme in Alcools, vers 5-8)

Un "carrefour" de "nulle fleur" : la porte des possibles serait en-dehors du cycle des saisons. Ou alors c'est que ce cycle est contredit par la "rose des vents". Les points cardinaux, ce symbole de la nature géométrique du monde, seraient les seuls repères possibles à ce "carrefour" atemporel. Pourtant, deux précisions ("mais sans épine" et "l'hiver") rappellent le temps compté des hommes.
C'est peut-être ici une des sources de la Légende. Qui placer à ce "carrefour" symbolique et précisé par l'hiver ? Ce qui porte à la fois figure humaine et qui pourtant passe le temps ordinaire des humains : l'enchanteur, Merlin, ce guetteur de vie, cette sentinelle de l'invisible, qui donne soudain un sens à cette "rose des vents" en la faisant tourner sur l'axe d'une "éternelle cause / Qui fait mourir et puis renaître l'univers".
Eternel retour ? Oui, sans doute, mais aussi origine de la fable. Les figures prennent vie alors : le Phénix renaît de ses cendres, le Dieu Pan n'est plus aussi mort qu'on l'a crié, et :

"Une vieille sur une mule à chape verte
  S'en vint suivant la berge du fleuve en aval"
  (Merlin et la vieille femme, vers 9-10)

On peut maintenant raconter des histoires.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 20 mars 2008

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Commentaires
S
J'ai lu votre commentaire et aimerais savoir si vous aviez des pistes pour mieux comprendre ce poème. Merci par avance
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