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BLOG LITTERAIRE
8 avril 2012

PHRASES ARRACHEES AUX MEMOIRES DU DOCTEUR WATSON (3)

PHRASES ARRACHEES AUX MEMOIRES DU DOCTEUR WATSON (3)

"Au nombre de ces histoires sans conclusion figure celle de M. James Philimore qui, rentrant chez lui pour prendre son parapluie, ne reparut plus jamais."
(Conan Doyle, Le Problème du Pont de Thor in Les Archives de Sherlock Holmes, traduit par Evelyn Colomb, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1989).

1. Lowenstein.
Voilà le genre de nom qui sentait son grimoire, son laboratoire secret, ses recherches occultes, ses éprouvettes frémissantes, son trafic de cadavres, son chat noir, son serviteur bossu qui vous doit tout parce qu'on l'a sauvé d'une mort atroce (ses tortionnaires étaient philatélistes), voilà le genre de patronyme qui sentait ses nuits d'orage révélateur et sa musique expressionniste à faire fuir les pianos. Et dire qu'il se faisait appeler Pierre Duloup, l'impudent, et qu'on lui aurait donné facilement une tranche de jambon entre deux tartines, qu'on y aurait même ajouté, pour peu qu'il l'eût demandé poliment, de la moutarde et un cornichon ! Ah ! C'était à vous dégoûter de la charcuterie !

2. Barbu.
Comme il était barbu, il revint nous voir. C'est qu'il s'angoissait, l'ami ! Du reste, on le vit bien, qu'à chaque découverte d'un nouvel indice, il fondait littéralement. La huitième fois, après la découverte de la tête de Lady Whistitaïe, le soupçon qu'on ne retrouverait pas la disparue vivante, - et en tout cas pas dans son intégralité -, commença à s'insinuer dangereusement dans son esprit. La concierge, Mrs Pickwick, eut alors ce mot : "Son grand corps commençait à flotter dans ses vêtements." C'est d'ailleurs comme ça que j'héritai d'un manteau de pluie tout à fait élégant qui, ayant perdu son propriétaire en cours de route, arriva, par un soir de pluie à jouer du saxophone, absolument désemparé et même un peu froissé, au 221, Baker Street.

3. Féroce à crocs.
C'était dans la purée d'une brumeuse nuit. Un petit nuage sautillait devant nous. C'était un brouillard rampant comme rampe le brouillard parfois, dans les landes désolées et les romans d'aventures qu'on lit en se curant le nez, un brouillard rampant comme une menace d'interrogation écrite, un brouillard rampant comme un j'aurais dû, un brouillard rampant comme s'il cherchait une âme à avaler, à slurper (comme on dit dans les bandes dessinées), à siroter de sa langue épaisse et visqueuse de brouillard rampant, de vraie chose à jouer de la basse électrique dans un groupe de rock psychédélique ; nos cinq yeux - je rappelle que M. Floyd, qui nous faisait l'honneur de nous accompagner, était borgne - nos cinq yeux donc fixaient le coeur mouvant de cette vapeur étrange et nous nous demandions quel lapin géant allait sortir de ce chapeau de fumée, lorsque le féroce à crocs surgit, fonça, nous bouffa, ce qui fit que je dus momentanément suspendre mes activités.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 8 avril 2012

 

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