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BLOG LITTERAIRE
22 avril 2012

DONC TOUJOURS LA-BAS CET ABOIEMENT

DONC TOUJOURS LA-BAS CET ABOIEMENT

"J'entendrai donc toujours là-bas cet aboiement !
Un chien maigre perdu par des landes sans borne
Vers les nuages fous galopant au ciel morne
Dans l'averse et la nuit ulule longuement."
(Jules Laforgue, Une nuit qu'on entendait un chien perdu)

1.
Persistance de la tristesse de certains sons qui se prolongent dans la mémoire. Nous sommes hantés de sons autant que d'images.

2.
Comment sait-il que le chien dont il entend "l'aboiement" est un "chien maigre" ? C'est son imagination qui la suppose, cette maigreur.

3.
Le chien perdu est dans le quelque part des "landes", dans le pluriel des lieux, dans l'introuvable.

4.
La maigreur et le "sans borne" ; la ligne et l'infini. Tout ça qui s'amincit et file sa perte porte la mort contre la courbe qui revient.

5.
Chevaux "fous" des nuages (puisqu'ils galopent) mais chevaux de nuées, illusions, fantasmagories, idées ; "ciel morne" et donc indifférent. La perte est dans la poursuite de ses illusions.

6.
On a créé le Diable pour se rassurer : que les illusions qui tissent le réel soient indifférentes est insupportable. Il fallait donc la haine pour expliquer que nous puissions nous perdre ainsi "dans l'averse et la nuit" "d'un ciel morne".

7.
Persistance de la tristesse de certains sons que l'art poétique tend à imiter : la répétition du "l" et du "u" et les nasales de l'adverbe "longuement".

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 22 avril 2012

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