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BLOG LITTERAIRE
28 avril 2012

POUR ETRE SINCERE

POUR ETRE SINCERE

1.
"Le souci du système et de l'unité n'a été ni ne sera jamais le lot de ceux qui écrivent aux moments d'inspiration, où la pensée est une expression organique obéissant aux caprices des nerfs."
(Cioran, Sur les cimes du désespoir, traduit par André Vornic, revue par Christiane Frémont, le Livre de Poche, collection biblio essais, p.46)
On pourrait répondre que, cependant, c'est ce "souci du système et de l'unité" qui compense l'absence d'inspiration (le plus clair de notre temps, nous sommes plus inspirés par la promesse d'un bon repas, d'un verre de bière ou par le déhanché de Mademoiselle Seigneur-qu'est-ce-qu'elle-est-bien-roulée), qui compense aussi les tracas plus ou moins grands de nos organes, les soucis domestiques et la maîtrise relative de nos nerfs.

2.
Si les pièces du jeu d'échecs disposaient d'un libre-arbitre et allaient et venaient comme bon leur semble, comment diable Dieu ferait-il pour gagner la partie ?

3.
Dieu, toute chose, est aussi ce jeu de dés auquel il joue et ne joue pas.

4.
"Il n'est pas de vie spirituelle féconde qui ne connaisse les états chaotiques et effervescents de la maladie à son paroxysme, lorsque l'inspiration apparaît comme une condition essentielle de la création, et les contradictions comme des manifestations de la température intérieure."
(Cioran, op. cit., p.47)
Les humains se donnent pour but de maîtriser les "états chaotiques", lesquels sont nécessaires à la construction de l'humain par son histoire. Il n'est pas fait pour les joies de la synchronie celui qui n'existe que par la houle des diachronies.

5.
"Pour être sincère, je devrais avouer que je me fiche pas mal de la relativité de notre savoir, car ce monde ne mérite pas d'être connu."
(Cioran, op. cit., p.55)
Que "ce monde ne mérite pas d'être connu", c'est entendu. Encore faut-il savoir pourquoi exactement il ne mérite pas d'être connu, ce monde où, certes, on fait rien qu'à se cogner partout. On ne peut louer une relative ignorance et une indifférence savamment dosée que parce que l'on sait ce que sont le savoir et l'engagement. Ou alors, on se fait moine. Et encore, vivre avec Dieu oblige à connaître ses petites manies, ses rituels et de méditer sur l'exacte portée de sa parole. Sinon, c'est n'importe quoi, et assez masochiste même.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 28 avril 2012

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