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BLOG LITTERAIRE
19 juin 2012

ET PUIS APRES ?

ET PUIS APRES ?
En feuilletant la revue Poésie 1, "Anthologie de la nouvelle poésie française", tome 2, Librairie Saint-Germain-Des-Prés éditeur, décembre 1969.

1.
"Il pleut. La révolution emporte
le tour du potier, les roses
dont j'ai compté les pétales."
(Jacques Izoard)

D'la flotte. Des cercles. Petits dans les flaques. D'la flotte, ça floque sur les roses. Pourquoi qu'je dis "des cercles" puis que j'précise "petits dans les flaques" et pas qu'j'écris " Des petits cercles dans les flaques" ? C'est qu'la pluie, c'est des cercles qui se délient, qui rompent la promesse des cercles, qui changent d'envoûtement voyez. Du vertige vertical, et bien morne.

2.
"Le regard avance."
(Jean-Luc Steinmetz)
C'est qu'c'est un mille-pattes, le regard, pour se faufiler partout, pardi, par tous les trous, trouver son paradis, trouver d'la voyure, car voyez, la voyure, c'est c'qui intéresse.

3.
"le soleil touche le chevalier du vitrail"
(Jean Joubert)
J'aime bien cet alexandrin avec sa musique yodée d'-eil - lier - -aïl que ça suggère les p'tits coups de jaune sur le visage, l'armure, le dada blanc (ou noir ou quelle couleur voulez-vous) du chevalier qui passe, qui ne fait que passer, qui ne fait que ça, passer - présent de vérité générale de l'image, beau mensonge - cependant que, selon la chapelle choisie, l'on prie ou l'on boit.

4.
"s'acharner sur nos aubes"
(Jean Pérol)
C'est-y pas qui y en a qui chercheraient à s'acharner sur nos aubes ? Ce sont de grands hommes en noir. Ils frappent. On ne voit pas leur regard. Ils frappent. Le sang gicle.

5.
"l'amour laisse siffler son sable vers l'hiver"
(Jean Pérol)
Toujours de l'effet, cette sifflante "s" qui s'insinue dans l'alexandrin. Après, le "sable qui siffle", je sais pas, c'est bizarre. Remarquez, c'est pour ça que j'en lis, du poétique, c'est qu'c'est tout bizarre, bien étrangéïsant. Moi, les livres, la plupart, ils me tombent des mains. Faut qu'il y ait du style pour me retenir un peu. J'aime bien donc, ce genre de trouvaille. Evidemment, avec mon esprit de fer à r'passer, ça m'évoque la bouilloire qui siffle quand c'est bouillant, et puis, avec ça que le sable, fatal, fait songer au temps qui s'écoule le temps qu'on fasse des oeufs à tremper des mouillettes dedans, vous me direz que je suis une poutre en commentaire de texte, et puis après ?

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 19 juin 2012

 

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