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BLOG LITTERAIRE
12 août 2012

ET SURTOUT IL CHOISIT DE SE REPRODUIRE

ET SURTOUT IL CHOISIT DE SE REPRODUIRE

1.
"A quatre heures du matin, l'été,
Le sommeil d'amour dure encore."
(Rimbaud, Alchimie du Verbe)

A quatre heures du matin, l'été, est-ce qu'on pressent l'aube déjà ? Moi, à cette heure-là, je dors, et si j'écris, je ne vois pas le jour se pointer.

2.
"La grand'ville a le pavé chaud"
(Rimbaud, Chant de guerre parisien)

Ah ça, quand il fait chaud, il fait chaud... chaud le pavé donc... Au point d'y cuire des oeufs ? Comme je l'ai vu sur ses images de la Seconde Guerre Mondiale où l'on voit des soldats faire frire des oeufs sur l'acier des tanks... l'une des images traditionnelles de l'émeute parisienne : les gens dépavent les rues pour les balancer, les pavés, sur les forces de l'ordre... y eut-il un émeutier pour beugler : chauds, les pavés, chauds !... Dans le souvenir de ce que j'ai entendu à propos de Mai 68, il me semble que l'un des quelques morts du Mai 68 français fut un commissaire de police qu'un pavé frappa en pleine face... C'est déjà de l'Histoire...  

3.
"Ils sont shako, sabre et tam-tam,
Non la vieille boîte à bougies
Et des yoles qui n'ont jam, jam...
Fendent le lac aux eaux rougies !"
(Rimbaud, Chant de guerre parisien)

C'est beau comme une chanson absurde... shako quoi-qu'est-ce ? En tout cas, ils sont armés... sabreurs, les bonshommes... et le tam-tam communiquant... des tambours alors... mais pas de bougies par exemple... d'ailleurs pourquoi faire des bougies ? des signaux, la messe... ah je sais pas... jam, jam ça fait penser à miam miam... aussi la chanson "Il était un petit navire / Qui n'avait jam, jam, jamais navigué"... Aussi la jam de la jam session quand des musiciens de jazz se réunissent pour plus ou moins de façon impromptue, préparée, prévisible, jouer ensemble, faire du bruit rythmique et joyeux et swing... ça Rimbaud pouvait pas connaître... Et ces eaux rougies... ça saignerait-y ?... la guerre, la Commune de Paris... c'est quoi ce lac ?

4.
"Quand, lavé des odeurs du jour, le jardinet
Derrière la maison, en hiver, s'illunait"
(Rimbaud, Les Poètes de sept ans)

Un coup de lune sur les froides plantades... les odeurs du jours ne planent plus en spectres étales... y a un petit jardin... jardinet, c'est mignon comme mot, jardinet... ça m'fait penser à sardine... ça n'a rien à voir... fait penser aussi à salade... y a-t-y des salades dans les jardins en hiver ?... Jardin d'hiver... je viens de comprendre le sens du titre de la chanson de Henri Salvador : Dans mon jardin d'hiver... C'est d'la chanson du temps où il se fait vraiment vieux, Henri... de la chanson souvenance... voilà... j'comprends pas vite, moi...

5.
"Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies"
(Rimbaud, Les Poètes de sept ans)

Humide maison... ça pourrit d'partout... c'est là-dedans qu'elles commencent à grouiller, grenouiller, crapauter, les vieilles créatures... L'ombre vomit ses monstres... ça vous fait du Lovecraft comme rien, ces tentures moisies là d'la la pourrite demeure...

6.
"Ô fécondité de l'esprit et immensité de l'univers !"
(Rimbaud, Génie)

Béat qu'on est devant le fécond et l'immense... y a du fécond et de l'immense partout... la modernité, cet en-avant de l'humain, est pleine de fécond et d'immense... on baigne dedans... chaque jour, l'humanité produit du fécond et de l'immense à n'en plus savoir qu'en faire... remarquez que ça compense les destructions... un constant balancement entre production et destruction, l'humain... infinie variété de l'espèce : les producteurs de génie et les plus salopards destructeurs meurtriers... si l'humain est un animal, il est quand même pas tout à fait comme les autres : il tend quand même à faire évoluer son espèce dans un sens où chacun des actes de  chaque humain engage l'humain tout entier... du moins, c'est ce qu'il affirme philosophiquement... Est-ce comme ça qu'il vit... pas vraiment... il s'accommode... il survit... il fait la morale bien sûr... prêchi-prêcha est son nom... et surtout il choisit de se reproduire... quel prétentieux !

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 12 Août 2012

 

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