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BLOG LITTERAIRE
29 août 2012

LA BELLE N'EST PAS BELLE SANS SON NOM

LA BELLE N'EST PAS BELLE SANS SON NOM

Notes sur Voyeur voyageur, d'André Doms.
(Le Taillis Pré, Belgique, 2012)
Les citations sont entre guillemets.

Quand vous marchez dans les villes il
Y a comme une impression de milieu du
Monde ou de milieu de nulle part tout
A la fois centre et périphérie où les
Gens sont de parfaits étrangers comme
Ils sont aussi les vifs d'une commune
Raison Vous les entendez évoquer tout
Un tas d'autres vies Laetitia tu vois
ne me parle plus non elle m'ignore et
je ne sais pas pourquoi La banque qui
veut rien entendre Je suis folle Est-
ce que tu vas aller à la braderie
Une
Leffe un sandwich au pâté Tu sais pas
qui j'ai revu samedi
Vous passez dans

La ville vitrines et visages et alors
Vous le faites votre âge figurez-vous
Les jeunes gens coup d'oeil vous v'là
Superbement ignoré et puis dans votre
Imaginarium à mirettes vous pensez la
Cogitation vous accompagne partout la
Rue est pleine d'imaginaires passants
D'êtres qui ont quelque chose à vivre
Vous passez au milieu des signifiants
Les gens sont pleins de signes et les
Magasins regorgent d'art appliqué une
Exposition permanente il y a en effet
folie de mèches pêche d'une peau tout
Un tas d'effets de sens mêlés de sons
Lignes de force de fuite perspectives
Assonances allitérations telles qu'on
En trouve dans les poèmes Cette belle
Phrase d'André Doms par exemple

"Marcheur du bon matin touche à tout,
frôle une folie de mèches ou la pêche
d'une peau."
(Fabulation)

Avec le vif du f & le pas c'est-hache
Du réel avec le hachoir des mots fais
En donc du réel des pâtés de passé et
Truffe-le d'échos touche à tout frôle
une folie pêche d'une peau
tu ne peux

Supporter les villes qu'en en parlant
Les autres tu les supportes que si tu
Peux en causer en faire des causes et
C'est là ton vrai travail tu y penses
Souvent que c'est là pourquoi tu veux
Vivre persister à être causer de tout
Ce qui passe à ta portée et aussi les
Imaginer les causes et les effets les
Romanciers font ça très bien quant au
Poète les causes il les exprime d'une
Autre façon il laisse à penser que le
Réel est toujours différent de ce que
L'on peut penser inaccessible le réel
Fugace vivace pugnace à pas se saisir
Si facilement vous attrapez sardine &
Pendant ce temps là file la sole vous
Vous sentez tout de même  

"Tout en cristaux de fougue"
(Gravure 7)

Comme dans une chanson américaine une
Anglaise fantaisie un air de rien qui
A l'air de vous en dire long que vous
Inventez parce que vous les aimez les
Stridences des guitares électriques &
Les chemins qu'elles semblent creuser
Dans l'espace les pistes dans le vent
Chevauchée dans un monde sans monde &
Les paroles qui s'ancrent jamais tout
A fait dans le réel qui comme vous ne
Veulent pas se borner comme on dit ça
De soi quand on a l'impression que ça
N'avance pas et qu'on dit qu'on est :

"Borné au banal, méditant la poussière,
je cuisine à petit feu."
(Un rituel de table)

Vous pensez qu'il y en a tant de gens
Partout des gens encore des gens gens
Qui ne peuvent que se cogner au banal
Gens de peu gens de pas grand chose &
Qui ne peuvent pas faire plus peuvent
Que se borner qu'à force la poussière
Ils ont l'air de pas vouloir y penser
Mais qui sait ce que pensent les gens
Ils ne la méditent plus ils l'avalent
Jour après jour la poussière tisseuse
D'heures les gens c'est pas si facile
Pourtant ils sont variés et variables
Pas facile les gens de tous les jours
D'en parler & même pourquoi en parler
Les gens se laissent pas disséquer si
Facilement & sont radicalement autres
Différents des chiffres et des règles
Statistiques les gens y en a certains
Qui parmi les gens la poussière voyez
Ils la boivent ils s'en saoulent pour
Y être absolument dans le réel & pour
Se dire je suis un bosseur je suis là
Je travaille moi je suis de mes mains   
J'existe réellement dans le réel pour
A la poussière qui s'infiltre partout
Faire digue mur barrage passe partout
La poussière tant pis il faut partout
Y être face à ce qui nous infiltre et
Poursuivre sa lutte tranquillement et
A l'oeuvre nécessaire de la poussière
Dans la poussière contre la poussière
Ne plus même y penser & ils se disent
C'est comme ça y a pas d'avance c'est
La vie et ils espèrent que plus belle
Elle leur sera la vie aux mômes qu'il
Sera meilleur l'avenir & que le petit
Feu du crève-coeur les épargnera mais
Après tout qu'est-ce donc que vous en
Savez de ce qu'ils pensent les gens &
La façon dont elles se connectent les
Idées entre elles dans leurs têtes le
Matin quand ils se lèvent & qu'ils la
Mettent la radio pour écouter comment
Qu'il tourne au vinaigre le monde que
Pourtant il a jamais pu tourner autre
Qu'au vilain faut être franc certes y
A eu pire du pire et grands massacres
Et exterminations et grandes pestes &
On peut dire qu'en Occident cela n'va
Pas si mal mais pour le sans domicile
Fixe pour le sans-papier pour l'exclu
Le sans travail pour le précaire est-
Ce que cela réellement a un sens pour
Lui que saisit-il du grand marché aux
Dindons que saisit-il sinon qu'il y a
Comme quelque chose de pourri quelque
Chose qui va pas quelque chose de pas
Très juste & même de carrément truqué
Pense-t-il que c'est énigmatique tout
Ce réel qui défile sous nos yeux tout
Plein & de laideurs & de beautés tout
ça secret comme la très grande beauté
D'un livre au milieu des milliers une
Chanson somptueuse une très belle âme
Une très errante colline

"Belle, comme un souffle qui m'échappe...
Ses plis secrets sous tant de soleil
souple m'engagent."
(Colline)

Oui errante dans la mémoire du Voyeur
voyageur d'André Doms errante est une
Epithète qui lui convient puisqu'elle 
La mémoire c'est que de l'errance des
Êtres des noms et des corps puisqu'il
N'est d'être qu'à travers le corps et
Le nom dont on nomme ce corps dans la
Mémoire donc remuent noms & corps des
Êtres dont on se souvient et qui sont
Là sans être là visage rappelé et qui
Dans la seconde est estompé un visage
Autre le masquant et ce qui se dit de
La colline se dit de toute chose plis
Secrets dans la mouvante lumière d'un
souple soleil la belle aussi éphémère
Et familière que le souffle qui de ma
Bouche s'échappe pour exprimer que ma
Vie est moi et déjà n'est plus moi la
Beauté est aussi familière et étrange
Que le souffle & familière et fuyante
La beauté qui m'engage à la courir si
Elle est colline ou chance à l'écrire
La belle n'est pas belle sans son nom

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 29 août 2012 

 

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Commentaires
C
Hello -)<br /> <br /> <br /> <br /> Comment va ?<br /> <br /> <br /> <br /> Ce sont vos dessins où y a les 3 photos ?<br /> <br /> <br /> <br /> Impressionnant. Le rouge et le bleu, le bleu n'a pas l'air fini mais peut-être il l'est. Et le rouge, j'adore. C'est curieux j'ai vu des choses de ce genre précisément sur tumblr, faites par des artistes reconnus, enfin il me semble. Pourquoi vous dites que vous savez pas dessiner ? Vous vous payiez ma tête ? <br /> <br /> Bises.
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