Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG LITTERAIRE
31 août 2012

EN TRAVERSANT LE MILLEFEUILLE

EN TRAVERSANT LE MILLEFEUILLE

Mini-vacheries et brèves rêveries en feuilletant le volume Diadème suivi de Mélodrame, de Pierre Jean Jouve, Poésie/Gallimard.

1.
"L'éros est brûlant"
(Pierre Jean Jouve, Clé tragique)

Remarquez que l'éros glacé le ferait pas... Docteur, ces temps-ci j'ai l'éros un peu tiède... Et c'est dans un poème qui s'intitule "clé tragique".... Qu'est-ce qu'on peut bien ouvrir comme porte avec une clé tragique ?... m'y risquerais pas... des fois que j'tomberais sur une morte vivante façon Suspiria, sanglante, secouée d'un rire hystérico-gothique, et brandissant un couteau.

2.
"l'éternel plié"
(Pierre Jean Jouve, Invention sur un thème)

Peut-on le mettre dans sa poche ? Une poche infinie alors ? Celle du pantalon d'un dieu ? Peut-être qu'ils se promènent, les dieux, à travers le millefeuille de l'univers, avec chacun son éternel plié, sa feuille de route quoi...

3.
"les cornes bleues de la lune"
(Pierre Jean Jouve, Isis)

Si elle porte des cornes bleues, c'est-y pas qu'elle serait tête de vache, la lune ? - de vache jaune s'entend, et vu qu'elles sont bleues, ses cornes, c'est pour ça qu'on les voit pas la nuit.

4.
"terre musicienne"
(Pierre Jean Jouve, Les soleils disparus)

Bizarre quand même... des cuivres en terre?... des instruments à vent de terre?... des cors de terre?... remarquez que la terre fait sa propre musique... Variations pour grillons et poche de gaz... Quartet d'arbres qui craquent... Oratorio venteux... fantaisie de becs... scherzo de griffes...

5.
"Je te saluerai d'un sourire aussi douloureux que le sort"
(Pierre Jean Jouve, Si tu reviens un jour)

Oui, bin, vaudrait mieux s'abstenir... sinon, à mon avis, elle va repartir...

6.
"Dans quelle région où l'arbre aussi prend peur"
(Pierre Jean Jouve, Où finit le voyage ?)

Alors, l'arbre prit ses racines à son cou, et, branches hérissée, tronc blême, fila dans la campagne sans demander son reste.

7.
"Quand, le poème ayant créé un monde"
(Pierre Jean Jouve, Le beau nu)

Il ne faut rien exagérer...

8.
"L'éternel s'avançant sans dire qu'il est âme"
(Pierre Jean Jouve, Stèle à la mort)

Que l'éternel puisse s'avancer pour ainsi dire en lui-même, c'est déjà épatant, mais qu'en plus, il ne dise pas qu'il est âme, c'est un tour de force tout de même. Remarquez que c'est peut-être l'univers dans son expansion infinie qui est ici suggéré... mais alors pourquoi devrait-il s'annoncer... vous imaginez ça, cette espèce de courbe, de dos d'animal paradoxe, allongeant indéfiniment sa reptation spatio-temporelle et répétant à l'infini : "Je suis âme ! Je suis âme ! Je suis âme !"

9.
"Ecris pour les roses marines"
(Pierre Jean Jouve, Abraham)

Et pourquoi pas pour les clous de girofle, les concombres, les haricots, les poupoules, les coin-coin, les coin-coin en plastique qui font pouët-pouët, les ouah-ouah, les grouic-grouic, les pouic-pouic, les léon-léon, les meuh-meuh, les hi-han-hi-han, les hum-hum, les snif-snif, les sob-sob, et les gros-jean comme devant ?

10.
"Le carnage et l'amour le réel et le sang"
(Pierre Jean Jouve, Abraham)

Cherchez l'intrus!

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 31 août 2012

 

Publicité
Publicité
Commentaires
BLOG LITTERAIRE
Publicité
Archives
Albums Photos
Publicité