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BLOG LITTERAIRE
9 septembre 2012

JE T'ARRACHERAIS BIEN LA LANGUE

JE T'ARRACHERAIS BIEN LA LANGUE

En feuilletant A la lumière d'hiver suivi de Pensées sous les nuages, de Philippe Jaccottet, Poésie/Gallimard).

1.
"Je t'arracherais bien la langue, quelquefois, sentencieux phraseur."
(Philippe Jaccottet, op. cit. p.53)

Pour la jeter au chat sans doute. Le félin de l'énigme, le grosminet sphinx.

2.
"Un homme qui vieillit est un homme plein d'images"
(Philippe Jaccottet, op. cit. p.81)

Même qu'il y en a un tas, des piles, des iconothèques incroyables... des images ? ah la la ! y en a beaucoup beaucoup dans ce qu'il trimbale, le bonhomme, et des extravagantes, et des pas montrables, et des mêmes que lui, eh bien, il connaît pas.

3.
"L'hiver, le soir :"
(Philippe Jaccottet, op. cit. p.94)

Fait froid pis fait noir. C'est pas gai. On rentre chez soi. On se fait un repas chaud. Moi, voyez, j'aime bien faire des frites que je mange avec de la sauce tomate (huile,oignons coupés en pas trop gros bouts, concentré de tomate, sauce préparée, sel, poivre, ail, pour la rendre onctueuse, la sauce, je la fais au lait). Après, je cherche s'il y aurait pas une comédie à la télé : la comédie avant tout. Si elle est pas bonne, la comédie, je zappe ; éventuellement je regarde un classique, ou alors une émission genre "les mystères inexpliqués des dossiers incroyablement secrets des services inédits" (c'est très marrant  comment ils vous bidonnent ça, les professionnels de la mistoufle audio-visuelle). Ou alors j'écoute de la musique. Ou alors je tape des âneries sur mon ordinateur. Ou alors je mélancolise. Je ne vais pas à la chasse au rhinocéros par exemple. Je ne dissèque pas non plus de cadavres. J'aimerais compter mes sous, mais c'est trop vite fait.

4.
"On voit les écoliers courir à grands cris"
(Philippe Jaccottet, op. cit. p.105)

Ah ! C'est donc ça ces hurlements de sauvages dans la rue.

5.
"- Je ne crois pas décidément que nous ferons encore ce voyage"
(Philippe Jaccottet, op. cit. p.117)

Surtout que la dernière fois, on nous a piqués nos bagages. Ah j'te jure, il n'y a plus d'ailleurs. Si c'est pour se faire voler, autant rester chez soi. On est aussi bien volé dans son patelin qu'à l'étranger. Et au moins y a une petite chance qu'on le connaisse, notre voleur... au moins de réputation.

6.
Un miroir éclaté qu'on porte en soi (c'est-à-dire dans la mémoire) : chaque éclat, une image. Y en a qui coupent.

7.
"Parler ainsi, ce qui eut nom chanter jadis"
(Philippe Jaccottet, op.cit. p.45)

Ah oui ! les rauques gutturations gothiques des poilus des cavernes et leur rythmique de crânes fracassés.

8.
"et les couleurs, elles aussi ferment les yeux."
(Philippe Jaccottet, p.86)

Soit qu'elles flashent un max too much, les flaques de couleur qu'on se ferme les reluquants ; soit que les couleurs ferment les yeux... avant de faire dodo... qu'on les voit plus alors... que c'est la nuit... dans sa grande tunique de sable noir.

9.
"Et nous saurions que le soleil encore"
(Philippe Jaccottet, op. cit. p.96)

Bin oui, le soleil encore, le soleil tous les jours... même le ciel  tout bourré d'nuages, il est là, le soleil.. tout blanc dans le blanc... ou d'un jaune très pâle... et puis après ? on s'en fout.

10.
"Rappelle-toi, au moment de perdre pied" [Philippe Jaccottet, op. cit. p.126] Rappelle-toi : est-ce que tu as pensé à fermer le gaz ?

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 9 septembre 2012

 

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