Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG LITTERAIRE
26 octobre 2012

DU GRAIN A MOUDRE ET DU SUCRE A ME CASSER SUR LE DOS

DU GRAIN A MOUDRE ET DU SUCRE A ME CASSER SUR LE DOS

1.
Les véritables habitants de ce monde sont les neurones.

2.
Dans les romans, quand le "vent heurte la vitre", c'est que souvent "la pluie crépite". (cf Yves Viollier, Délivre-moi, Pocket n°14886, p.56).

3.
"Des gens qui n'étaient rien sont devenus importants et dangereux." (Yves Viollier, op. cit., p.87) : Les révolutions permettent ce genre de promotions périlleuses. Et des révolutions, l'Histoire en est pleine. C'est ainsi que, dit-on, la moitié communiste du monde fut, au XXème siècle, administrée par des gens qui se montrèrent souvent bêtes et méchants jusqu'à la stupidité et la cruauté. Que certains continuent à croire qu'il est possible que les nations puissent être presque totalement gérées par une administration centrale montre à quel point cette illusion est pernicieuse. C'est aussi le danger encouru par les démocraties libérales : une trop grande gestion des individus ; une administration toujours plus présente. Les prétextes ne manquent pas : sécurité publique, santé publique, ordre public, morale citoyenne, protectionnisme. C'est que les administrés ne veulent plus voir cette simple vérité: vivre est dangereux en soi. Ce que je crains, c'est la loi du plus grand nombre, la loi du toujours plus nombreux, qui obligera les communautés à se défendre les unes contre les autres, et donc à faire pression sur les gouvernements pour que l'Etat compense la dissipation des biens et l'émiettement des richesses par la mise en place d'une gestion mutualiste des choses : une sorte de communisme soft où le citoyen ne pourra plus rien entreprendre sans être, d'une manière ou d'une autre, surveillé, contrôlé, administré. Vous me direz que le manque de contrôle revient à promouvoir la loi du plus fort et autorise la mafia à se substituer à la puissance publique. Ce qui est vrai aussi. Décidément, même instruit et très civilisé, l'homme est essentiellement un loup pour l'homme.

4.
Que l'on songe à ceci, qu'en France, l'on a supprimé le service militaire pour le remplacer par un allongement excessif de la durée des études. C'est ainsi qu'une grande partie de la jeunesse française  est maintenue plus ou moins artificiellement sous le contrôle, qui tend parfois à se faire intrusif, de la puissance publique, laquelle espère gérer la montée du chômage par une élévation plus ou moins fictive des niveaux de qualification. Cette réalité est lourde de menaces, en ce qu'elle tend à retarder l'entrée du contribuable sur le marché du travail, en ce qu'elle nourrit l'illusion d'un Etat promoteur de droits et de devoirs, en ce qu'elle tend à substituer à la morale individuelle une sorte de concensus moralisateur, un catéchisme laïque, plus ou moins égalitariste, pour lequel le vivre-ensemble est une vertu en soi, alors que c'est justement pour éviter d'être en permanence mêlé aux autres que les humains se sont donnés tant de mal pour capitaliser et s'enrichir.

5.
J'entends régulièrement dire qu'il est inacceptable que tant de jeunes gens sortent de l'école sans qualification. C'est que l'on est passé de l'idée de l'accès du plus grand nombre aux études à l'idée de la réussite pour tous. Or, plus on allonge la durée des études, plus on risque de perdre d'élèves en cours de route et plus on risque de voir des gens quitter le système éducatif sans rien d'autre qu'un sentiment plus ou moins diffus d'avoir perdu son temps. On a pensé remédier à cette situation en créant des diplômes intermédiaires qui s'annulèrent les uns après les autres en se dévalorisant. Il n'est pas un gouvernement actuel, de gauche ou de droite, qui ne remette en question ce sacro-saint droit au diplôme. Et l'on espère maintenant qu'en déléguant aux enseignants l'organisation des examens (via les fameux CCF, Contrôles en Cours de Formation), on finira par arriver à donner une qualification à chacun. C'est évidemment une illusion de plus. Quand bien même on arriverait à multiplier le nombre de diplômes délivrés, quelle serait la valeur réelle de diplômes dont l'obtention dépend plus d'une nécessité administrative que d'une réelle augmentation du niveau de qualification ?

6.
La valeur d'un diplôme ne doit jamais fixer la hauteur d'un salaire. Ce simple bon sens économique, qui revient à dire que c'est l'efficacité du travail qui doit primer sur le potentiel, - quand il ne s'agit pas de virtuel, sinon de fantomatique -, est sans cesse remis en question par l'illusion d'une augmentation continue et croissante des niveaux de qualification par la formation initiale.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 26 octobre 2012

 

Publicité
Publicité
Commentaires
BLOG LITTERAIRE
Publicité
Archives
Albums Photos
Publicité