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BLOG LITTERAIRE
8 novembre 2012

DES FOIS IL DOIT NEIGER DES DIEUX

DES FOIS IL DOIT NEIGER DES DIEUX
En voletant dans "Les Orientales" de Victor Hugo.

1.
"Ainsi lorsqu'un mortel, sur qui son dieu s'étale"
(Mazeppa, II)
Des fois il doit neiger des dieux : ça s'étale partout, sur les champs, les chiens, les chiants, les pas chiens, les pas chiants, les hors-champ, les mortels. Des fois je me demande si Dieu, ce serait pas une multitude de petits nains là-haut qui s'affairent aux affaires du monde en manipulant de leurs mains invisibles les fils invisibles qui nous relient à ce qui est.

2.
"Tout est ruine et deuil."
(L'Enfant)
"ruine" : va avec "deuil" comme bruine avec feuille, morte (ça va de soi) sinon c'est soleil avec feuilles vertes et joli léger gazouillis des zoziaux.

3.
"Commande-nous, Fabvier, comme un prince invoqué !"
(Enthousiasme)
Curieuse tournure qui signifie sans doute que le dénommé Fabvier n'est point prince mais qu'on fait comme si. En tout cas, le point d'exclamation peut lui servir de bâton de maréchal.

4.
"Un navire ou plutôt des ailes !"
(Enthousiasme)
Faudrait savoir : marin ou zoziau ?

5.
"Le vrai guerrier croyant !"
(Marche turque)
A partir du moment où il est "croyant", vaut mieux qu'il soit "vrai", le "guerrier" : un faux guerrier croyant dans d'la poésie épique, ça le ferait pas.

6.
"huttes" : "toujours ouvertes" dans les Adieux de l'hôtesse arabe : fait penser aux Indiens (ceux à plumes et totems et tomaouaques), aussi aux coin-coins qu'on canarde.

7.
"démons" : "aveugles" dans les Adieux de l'hôtesse arabe : en fait, je comprends que ce sont des chauve-souris, cause elles "volent dans la nuit" et vont "se déchirer leurs ailes" à la "lance qui passe et dans l'ombre reluit". C'est pas gentil ça de dire que les chauve-souris ce sont rien que des "aveugles démons". D'ailleurs, c'est faux. Du reste, je m'en fous.

8.
"Mais Sara la nonchalante / Est bien lente"
(Sara la baigneuse)
Ah ça si elle est "nonchalante", pas étonnant qu'elle soit "lente". D'ailleurs ça rime. Et puis s'il avait écrit, Totor, Mais Sara la nonchalante / Est bien vive, c'est que la belle aurait vu soudain une souris, une araignée, une boîte de chocolats, une carte de crédit, alors qu'en fait elle est dans "ses doux ébats" (elle s'essuie d'un bain qu'elle vient de prendre).

9.
"buissons" : "épineux" dans Mazeppa : vu qu'on est dans le terrible, c'est mieux qu'il soit "épineux", plutôt que touffu, le buisson. D'ailleurs, ils sont plusieurs et tout rouges du "sang" qui "rougit la jaune arène".

10.
"mer " : "ténébreuse" dans Le Château-fort : la mer, c'est ténébreux, surtout la nuit. Remarquez, le jour, c'est pas toujours plus joyeux. Bien grise, la verte, souvent. Les Grecs antiques la voyaient pas autrement que "glauque", que j'ai entendu dire une fois sur France Culture (ou France Inter ? ou Rires et Chansons ?). "Glauque", moi, ça me fait penser à un oeil crevé, un oeil mort. La mer, un oeil tombé de quel géant ? Ou un crachat peut-être ?

11.
Le titre que je viens de donner à cette suite m'inspire un quatrain parfaitement stupide que je m'empresse donc d'écrire :

Des fois il doit neiger des doigts
Des fois il doit neiger des dieux
Des fois il doit neiger des yeux
Des fois il doit neiger des fois.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 8 novembre 2012

 

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