Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG LITTERAIRE
18 novembre 2012

L'ILLUSION ME CARABISTOUILLE

L'ILLUSION ME CARABISTOUILLE
En feuilletant Henri Thomas, Poésies (Poésie/Gallimard)

1.
"Dans mon souvenir je vois" (Henri Thomas, p.145) : ce qui suppose de la mirette rétrovisante.

2.
"la tête devient une cave étroite" (Henri Thomas, p.153) : c'est qu'on s'cave la tête, on y fourre du refoulé, du remuant noir.

3.
Manière d'habiter sa peau, l'emploi du lexique du bâtiment : la tuyauterie par exemple ; il y a  donc aussi chez Henri Thomas la tête cave : on attendrait plutôt "grenier", et même grenier à araignées, et voilà qu'c'est la cave, ce qui n'empêche pas les vives velues véloces.

4.
Que ça vous choque ou pas, c'est comme ça : les humains sont des tubes circulant en tous sens, et qui s'entrechoquent, et qui se rentrent dedans, et puis se téléscopent et s'observent.

5.
"Il retourne à sa solitude" (Henri Thomas, p.113) : nous partons du seul pour sinuer pleins de visages jusqu' au seul : c'est qu'en nous ça se noie, ça les autres.

6.
Je songe : l'illusion me carabistouille.

7.
Quand on a fort tort, on peut parfois penser au torrent qui tout emporte, et c'est un tort de se torturer ainsi en pensant au torrent qui tout emporte; remarquez que l'on peut penser au torrent qui tout emporte sans céder à la tentation de se laisser emporter par le torrent qui tout emporte. Et comme dit Tom Novembre dans la série Otto : "Tâchez d'y penser". Et si c'est neuf, c'est pas grave.

8.
En général, le dimanche on mange bien. Le dimanche, je dis : "Mange, c'est bon". Le dimanche, c'était le jour du seigneur rosbif. Avec ses patates.

9.
La poésie devrait être plus souvent un coup de gueule dans la langue.

10.
"le feuillage dort, je vois,
j'écoute ce qui s'accroît."
(Henri Thomas, Poésies, p.88)

"le feuillage dort" : la ramée rame dans l'onirique ; les vertes oblongues (j'aime bien le mot oblongue ; je me souviens d'une critique lue il y a plus que ça et qui portait sur une nouvelle intitulée "La boîte oblongue" ; ça fait rêver, ça, une boîte oblongue avec quoi dedans ? des choses oblongues venues d'on ne sait quelle oblongue dimension ose-je supposer, car j'aime à oser), les vertes oblongues donc songent en respirant doucement ; quant aux troncs, ils ronflent, ce qui réveille les hiboux, mais pas les choux ni les cailloux lesquels ont d'autres règles à appliquer.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 18 novembre 2012

 

Publicité
Publicité
Commentaires
BLOG LITTERAIRE
Publicité
Archives
Albums Photos
Publicité