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BLOG LITTERAIRE
26 janvier 2013

ENTITES VAGUES

ENTITES VAGUES
De quelques bribes tirées de Les Chants de Maldoror, de Lautréamont.

1.
"que des entités vagues" : Des fois, les autres, on se dit qu'ils sont hantés par des entités vagues, des ensembles flous, des boules de gomme, des aliens en chewing-gum, et pourtant, ils sont si précis, les autres, si indiciblement précis.

2.
"en ayant l'oeil sur lui" : Au fond, nous nous méfions de Dieu. C'est si vrai que nous ne pouvons vivre qu'en gardant un oeil sur lui.

3.
Lorsqu'on a l'oeil sur quelqu'un, se peut-il que cet oeil soit le mauvais ?

4.
"Je relevai la tête, comme la proue d'un vaisseau soulevée par une vague énorme" (Chant Troisième) : C'est sans doute qu'il est propulsé par une lame de fond, cézigue. Attention à l'écumante, i va peut-être gerber, et rendre ses noyés.

5.
"les sentiments de votre pensée" : Est-ce que la pensée est si sentimentale ? Est-ce que ces fameux sentiments ne seraient pas le feuillage qui masque le char d'assaut.

6.
"comme la paille qu'emporte le vent" : Ce qui fait qu'elle dut demander une autre paille au serveur. Pendant ce temps, les arbres balançaient leur palme, sous le ciel calme ; on entendait passer la rue.

7.
"Je saisis la plume qui va construire..." : Ouatch ! Costaud, avec ses petits bras, la plume ! On croirait pas qu'elle soit si bâtisseuse, la plume, à la voir si jolie, si élégante, au bout de la longue main d'un écrivain pas toujours si musclé.

8.
"en distillant la bave de ma bouche carrée" : Couché, Isidore ! Ducasse ! (les oreilles).

9.
"...quand la migraine envahit mes tempes, après être revenue du théâtre..." : En général, le théâtre arrange pas la migraine. Franchement, le paracétamol, c'est quand même plus efficace que Claudel.

10.
"Une lanterne rouge, drapeau du vice, suspendue à l'extrémité d'une tringle, balançait sa carcasse au fouet des quatre vents, au-dessus d'une porte massive et vermoulue." (Chant Troisième) :

Les phrases de Lautréamont sont des porte-rêves, ou des porte-cauchemars. "balançait sa carcasse au fouet des quatre vents"... J'imagine bien l'écorché suspendu à quelque croc, et qui, aux yeux de tous - pour qu'on comprenne bien - balance sa carcasse au fouet des quatre vents.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 26 janvier 2013

 

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