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BLOG LITTERAIRE
19 février 2013

BLOING PRECIPITANCES ABSOLUTIONS

BLOING PRECIPITANCES ABSOLUTIONS
Notes en feuilletant "Meurs pas, on a du monde", de San-Antonio/Frédéric Dard, Fleuve noir n°103, pp.105-118.

1.
"Bloing !" : Voyez comme je suis pas difficile ! Un "bloing" me suffit. Ici, il semble exprimer la couleuvre qui vous tombe sur l'estomac avec la tuile que vous venez de prendre sur le caillou. Y a des jours comme ça où ça bloingue de tout côté.

2.
On apprend des choses dans San-Antonio. Par exemple, que le "cor de chasse" est "l'emblème des pététés suisses". Bon, ça va pas faire tellement avancer la compréhension phénoménologique du réel, mais c'est amusant. Un cor de chasse donc. On peut supposer un dictateur cynique qui ferait apposer sur chaque boîte aux lettres de sa peau de chagrin une trompette de la mort.

3.
"- Nul n'est parfait, absous-je."

Cette phrase, on peut la répliquer à propos de tout et de tout le monde.
"- Je suis marié.
- Nul n'est parfait, absous-je.
- J'apprends le chinois.
- Nul n'est parfait, absous-je.
- Je vote socialiste.
- Nul n'est parfait, absous-je.
- Je mange du cheval.
- Nul n'est parfait, absous-je."
Du reste, pour ma part, le matin, dans ma salle de bain, il me suffit d'un mot pour m'entendre répondre : Nul n'est parfait.

4.
San-Antonio/Frédéric Dard avait le don dialectique. Je vous en donne la preuve :

"Et tu ferais quoi donc, petit futé, à ma place ?
Eh bien, moi aussi, imagine.
Sans en changer un iota.
Mais avec la différence que je m'y prends autrement. Tu comprends."
(San-Antonio, Meurs pas, on a du monde, fleuve noir n°103, p.108).

C'est que nous faisons comme tout le monde, mais autrement. Le réel est tissé de ces infinies variations sur les mêmes motifs.

5.
"vu qu'on a dû découvrir le cadavre du tueur dans ma turne.": c'est le genre de pensée qui peut vous amener à courir très vite ailleurs, ailleurs, ailleurs. Y en a, ils se sont faits moine pour moins que ça.

6.
"J'ahurise très parfaitement."

Je suppose que l'on peut aussi ahuriser profondément. Quand on médite.

7.
De la pure poésie, San-Antonio, je vous dis, je cite : "Des reptiles droits sur leurs queues, composent des points d'interrogation vivants."

8.
"Un quelqu'un qui ne se présente pas." : C'est en attendant Godot quoi. Le grand quelqu'un ; celui qui ne se présente pas. Le jamais que toujours on attend.

9.
"et j'aventure dans la rue paisible." : notez l'opposition subtile.

10.
"soupire l'admirable créature" : c'est bien un truc de roman, ça. Dans la réalité, elles peuvent soupirer, certes, les "admirables créatures" ; elles peuvent aussi roter, flatuler à tout vent, avoir des renvois, vous envoyer sur les roses et penser très fort que même tout bas vous l'entendez que vous êtes vraiment rien qu'un con.

11.
Je n'aime pas être jugé. Même en bien. Elise me dit que c'est là pur orgueil. Elle a raison. C'est moi qui condamne.

12.
"Je sais me faire oublier, vous savez." : Et comment pourrait-on le savoir, si justement vous vous faites oublier ?

13.
"Bloiiiing !" : Ah tiens ! ça recommence ! ça r'bloingue... ça vibre encore plus même ! C'est que l'auteur fait monter la tension ! Le suspense ! La mayonnaise ! La comtesse aux rideaux !

14.
"Je m'esbigne en précipitance." : Que voulez-vous ? C'est triste à dire, mais ça me fait marrer, ce genre de formulation. Le poteau peintre Gen Paul qu'il l'avait mauvaise quand même quant  à son poteau scribe Céline, je l'ai entendu dire dans un documentaire que des fois, faut avouer, il avait "des coups de marrance", Ferdine, qu'il faisait l'ours, et le Gen Paul de lever les bras et d'évoquer la démarche chaloupée.

15.
"Elle s'éloigne tandis que je" : La vie continue. Faut savoir se faire oublier de ses illusions.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 19 février 2013

 

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