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BLOG LITTERAIRE
13 avril 2013

NARGUONS NARGUONS NARGUONS

NARGUONS NARGUONS NARGUONS

1.
"Parasite insensé d'une obscure planète"
(Jules Laforgue,  Résignation)

Parasite moi toi nous d'la pomme de terre
Insensé moi toi nous filant le paradoxe
D'une lune au loin au loin au loin
Obscure serions-nous tombés chutés sur cette
Planète planète planète.

2.
"Les pianos, les pianos, dans les quartiers aisés !"
(Jules laforgue, Complainte des pianos qu'on entend dans les quartiers aisés)

Les pianos ce soir les
Pianos sont pleins de mains coupées 
Les pianos ce soir les
Pianos gigotent de sanglantes gigues
Dans le soir on
Les entend les pianos aux mains coupées des
Quartiers sans rues ni arbres ni fenêtres pas
Aisés du tout les pianos complétement fauchés.

3.
"Et rien ! ne pas savoir ! devant le Temps qui passe !"
(Jules Laforgue, L'angoisse sincère)

Et à reluquer les toquantes que dalle
Rien que couic à cogiter sur le fleuve
Ne pas espérer devant le sablier
Pas croire qu'on peut
Savoir apprendre retenir quelque chose
Devant la grande horloge
Le fantôme du
Temps qui toctoque et
Qui fait écho au palpitant et
Passe comme s'il n'avait rien d'autre à faire.

4.
"Et la fleur qui se fane à ses lèvres glacées"
(Jules laforgue, Sur l'Hélène de Gustave Moreau)

Et cueillir
La curieuse
Fleur dont on ne sait pas le nom
Qui a poussé là qui
Se qui se qui se (alternons ici l'"i" long et le "e" bref)
Fane aussi bien qu'un âne si l'âne est le nom
A donner à cette fleur pourquoi pas âne-fleur coeur soeur
Ses bras pendant ce temps-là lui en tombent ses
Lèvres murmurent des syllabes dont on ne pige rien et
Glacées chutent de sa face et se joignent à la neige.

5.
"Nous narguons de la lune
Les regards pudibonds"
(Jules Laforgue, la Chanson des morts, IV)

Nous autres là gigotants sur cette terre
Narguons narguons narguons
De notre peuple c'est là le nom
La nature de nous autres c'est rien qu'du narquois à la
Lune nous mettons des oreilles pointues et
Les moustaches à la Joconde dont l'infini des
Regards ne trouble pas le chien qui pisse et passe ô que
Pudibonds sont les yeux baissés de notre soeur la lune !

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 13 avril 2013

 

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