Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG LITTERAIRE
13 juillet 2013

CHUINTE-CONSCIENCE

CHUINTE-CONSCIENCE

1.
L'araignée se divise en huit pattes pour mieux régner sur sa toile.

2.
"Cette angoisse comme un élastique qui se retend et vous saute soudain à la gorge"
(Antonin Artaud, L'Art et la Mort, in "L'Ombilic des Limbes", Poésie/Gallimard, p.133)

Cette boule noire qui rebondit d'partout
Angoisse gueule de chienne qui lâche plus
Comme un chwark
Un chuinte-conscience un
Elastique qui se retend dans l'espace
Qui se retend dans le cercle dans l'espace
Se retend dans le centre dans le cercle dans l'espace
Retend tant tant tant, tant tant tant, tant tant tant
Et dzwiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimmm
Vous tchaque vous tacle vous racle
Saute au pif
Soudain que vous voilà autocinoche
A donf le black dans la caboche
La gorge alors la gorge alors la
Gorge s'empare d'une main invisible.

3.
"Avec moi dieu-le-chien..."
(Antonin Artaud, L'Ombilic des Limbes, p.55)

Artaud se trompe. Si Dieu était un chien, nos prières se finiraient par ouah ouah. Au moins. Non, si Dieu n'est pas autre chose que son nom, Dieu est sans doute cet enfant solitaire, dont parle Samuel Beckett cité par Ludovic Janvier (Beckett par lui-même, Ecrivains de toujours, p.100), et qui se met en plusieurs, deux trois, pour être ensemble, et parler ensemble, dans la nuit. Depuis le temps qu'il est solitaire, il s'a répliqué plus que "deux trois", Dieu, et ça fait du monde maintenant, forcément, ça fait même le monde.

4.
Des fois, c'est marrant ; voilà les débuts des six premiers vers du poème Globules incandescents de Jean de Bosschère :

Souvent dans la crevasse
d'une phrase
Caïman

La surprise
Prendra le voyageur
Viande crue

Comme quoi i faut faire attention à où l'on met son oeil.

5.
"Dieu, c'est le nom du fauteur d'écoute"
(Ludovic Janvier, Beckett par lui-même, Ecrivains de toujours n°83, p.76)

Dieu ce signifiant dont le référent est le nom lui-même
C'est que pas seulement un signifié Dieu
Le réel de Dieu est dans sa syllabe que son
Nom soit effacé et Dieu s'efface de toute réalité
Du diable où cela nous entraîne qu'en plus il est
Fauteur Dieu qui n'a pour nous
D'écoute que s'il descend jusque dans nos oreilles

Dieu ne serait alors qu'une sorte de dragon
C'est pourtant plus qu'un lance-flammes Dieu
Le réel de Dieu est aussi dans les oeuvres humaines
Nom de Dieu nous disons bien c'est qu'c'est à cause
Du nom de Dieu aussi que l'humain tant fut
Fauteur et tant combattant et tant miséricordieux
D'écoute attentive comme de souverain mépris.

Note : Euh... (Note de l'Auteur qui se rend bien compte que flanquer du spéculatif dans du contrevers donne pas un résultat évident, et que même ce serait un peu lourdingue que ça l'étonnerait pas).

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 13 juillet 2013

 

Publicité
Publicité
Commentaires
BLOG LITTERAIRE
Publicité
Archives
Albums Photos
Publicité