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BLOG LITTERAIRE
8 septembre 2013

GRAINES D'OMBRE

GRAINES D'OMBRE
En lisant les pages 7 à 16 du recueil de nouvelles "Les Ecuries d'Augias", d'Agatha Christie traduit par Monique Thies, Club des Masques n°72.

1) Pourquoi est-ce "toujours comme ça" ?

Parce que, sans doute, il ne peut en être autrement. Le ça est essentiellement problématique.

2) Sur quelle propriété du langage Agatha Christie met-elle l'accent dans le second paragraphe de la page 8 ?

Les mots, des fois, i masquent, les mots ; ils embrouillent, ils font du réel non plus un problème que l'on éclaircit en en précisant les paramètres, mais un flou plus ou moins artistique dans lequel les politiques sont passés maîtres. Notons d'ailleurs que les plus habiles de ces embrouilleurs réussissent à masquer la réalité en présentant de façon très ordonnée les paramètres d'un problème mal posé. C'est ainsi qu'ils rassurent leurs électeurs et donnent du blé à moudre à leurs contradicteurs. J'en viens à m'en demander si c'est encore de la politique, ou si ce ne serait pas plutôt de l'art conceptuel.

3) Page 9, quel est, selon l'auteur, le "symbole du climat anglais" ?

C'est cet habit dont on affubla l'inspecteur Columbo, encore que, curieusement, on n'imagine guère Columbo sous la pluie, et que, pour ma part, j'associe plus l'homme logique sous le soleil que dans la brume et la pluie. Ceci dit, je n'associe pas toujours la pluie avec la brume. Il est des pluies nettes comme les traits d'un visage et qui tombent en plein jour sur la clarté des roses et des prés.

4) Qu'a-t-il donc "eu l'occasion de parcourir", Hercule Poirot, d'après ce qu'il dit ?

Le monde des pages dans lesquelles il apparaît. Et rien de plus. Et encore... puisque, quand on y songe, les lettres ne voyagent pas dans la page. Elles sont ancrées dans leur encre, les lettres.

5) D'après la page 11, comment peut-on attaquer un journal ?

Avec un poisson évidemment. On agite le poisson devant le journal, le menaçant ainsi de n'être plus qu'un torchon. On peut aussi agiter des carottes, mais ça risque de faire venir quelque âne de passage, cependant que le poisson peut faire venir un chat, ou un premier avril fantôme.

6) Quel type de fantôme passa sur son visage las, à Ferrier ?

Un fantôme mi-figue mi-raisin, ce qui est rare et dont je ne comprends d'ailleurs pas en quoi ce genre de fantôme consiste, si tant est qu'un être aussi inconsistant qu'un fantôme puisse consister en autre chose que matière à rire, ou à rêver.

7) Et dans la première phrase de la page 13, quoi donc reparaît "sur les traits las du Premier Ministre" ?

Le même fantôme dis donc, mais "pâle", pâle comme un cheval.

8) Est-ce que monsieur Poirot peut "faire des miracles" ?

Le miracle, c'est que Hercule Poirot soit. La fiction est une preuve de l'humain. Le masque révèle la figure.

9) Qu'est-ce donc qui, "comme Poirot descendait l'escalier, vint au-devant de lui ?"

Certainement pas un tigre, car il est rare de croiser des tigres dans les escaliers londoniens. Je ne dis pas que cela est impossible, mais cela me semble peu probable. Par contre, ce sont des cheveux qui, sans doute, vinrent au-devant de lui, des cheveux avec quelqu'un dessous. Sinon, c'est qu'il s'agit d'une moumoute fantôme, d'une spectrale perruque flottant dans l'air, l'esprit d'une concierge.

10) Qu'a-t-elle "craint depuis des années" celle qui "vint au-devant de lui" ?

Elle a eu peur depuis des années de l'ombre qui soudain surgit en pleine lumière pour vous planter sa graine d'ombre dans le coeur.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 8 septembre 2013

 

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