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BLOG LITTERAIRE
20 octobre 2013

ABSURDE COMME UN TUEUR OCCASIONNEL

ABSURDE COMME UN TUEUR OCCASIONNEL

1.
Les chansons anglaises, pour moi, c'est d'l'auberge espagnole. Comme je les comprends pas, les angliches tunes, j'imagine tout quand elles déversent leurs arpèges électriques dans mes esgourdes : des chemins où tourbillonnent les feuilles mortes, cependant que s'esquive un lointain et son cavalier, la pluie flocflocquant sur des rues propres et nettes comme dans les albums de Tintin, de belles étrangères sur des digues fragmentées, des noces excentriques, des chevauchées fantastiques, des boîtes de thon dansant le french-cancan, j'en passe et des plus encore.

2.
Je me demande si les autres, avec leur vie sociale si abondante, abondante, débordante, ont du temps pour penser à leurs fantômes. Ou, peut-être, justement, ne veulent-ils pas y penser ? Ou, peut-être, ce que je prends pour des fantômes de sont que des symptômes, des amusettes d'égoïste, un passe-temps d'frileux d'la vie ?

3.
Parce qu'il n'y a plus rien, ni bords, ni gouffres, et que le néant a mangé les frontières, les chevaux et les princes.

4.
Le bélier de la lucidité, celui qui ouvre les châteaux pour les livrer au massacre.

5.
"Qu'est-ce que je fais ici, moi ?" est une question qui s'adresse à l'autre, celui qui est là pour entendre, de siècle en siècle, ce "qu'est-ce que je fais ici, moi ?" qui résume l'humaine incertitude.

6.
Un collègue : "Il faut toujours que certains abusent de ce qui est mis à leur disposition." J'ai pensé alors que si certains abusaient, c'était parce que l'humain était en lui-même un abus.

7.
L'humain existe par abus de pouvoir d'un dieu assoiffé de vengeance contre le néant.

8.
Dieu, une dent contre le Néant.

9.
L'être humain, une ivresse de Dieu, une cuite carabinée, d'un bleu kriminel de ciel bleu.

10.
Elle n'a jamais l'air de penser à ce à quoi elle pense. Quand on pourrait s'en rendre compte, il est trop tard. Elle est déjà agnouillée près de vous à vous verser du poison dans l'oreille. Vous, vous dormez et rêvez que l'on vous chante.

11.
Vu hier à la télé, l'histoire d'un de ces faits divers sordides et absurdes où un jeune homme, qui n'a pas spécialement l'air d'un fou, tue, sans raison apparente, une jeune fille qu'il ne connaît pas, qu'il n'avait jamais vue auparavant, qu'il venait de rencontrer à la faveur d'une fête banale, bruyante, alcoolisée, encombrée,  puis reprend sa vie ordinaire avant d'être confondu un an plus tard par son empreinte ADN. On se demande combien de ces absurdes tueurs du dimanche, ou du samedi soir, vont et viennent comme si de rien n'était, avant d'aller devant un tribunal dire qu'ils ne se souviennent plus et qu'ils ne comprennent pas pourquoi.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 20 octobre 2013

 

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