Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG LITTERAIRE
22 décembre 2013

BOUILLOIRE A FOUTOIR CABOCHE

BOUILLOIRE A FOUTOIR CABOCHE

1.
Tiré de Jules Laforgue : avoir un "tictac froid" qui "rit  en [sa] poche"; "Oeufs à heures"; "s'éparpiller en cloches" (cf "Complainte des Mounis du Mont-Martre").

2.
Les spectres ont aussi leur temps; il bat son tictac foid et rit, régulière mécanique, dans leur dents.

3.
Les horloges sont grosses d'oeufs à heures qui ne cessent d'éclore pour mettre en boucle, en anneaux même, le serpent du temps.

4.
Et au-dessus des toits de traits, des campagnes au couteau, le ciel franc et bleu, éparpillé de cloches de partout.

5.
Tiré de Jules Laforgue: "avoir la tête qui bout"; "en faire une maladie"; "Mais enfin tout cela" (cf "La femme est une malade").

6.
Dans le poème "La femme est une malade" des "Premiers Poèmes" de Jules Laforgue, le narrateur raconte que, le jour de ses noces, sa belle-mère vint le trouver pour lui expliquer combien sa désormais femme est fragile, "si faible, si nerveuse" qu'il lui faudra être "constamment inquiet / De ce qui pourra la satisfaire". D'où la logique conclusion: "- Et depuis ce jour-là mon épouse est sous verre."

7.
Des fois, j'ai la tête qui me bout d'un drôle de café. Noir, amer, au bord du bouillu-foutu.

8.
L'expression "en faire une maladie", qui suppose quelque crédit à la théorie du psychosomatisme, figure dans le poème "La femme est une malade", de Jules Laforgue, publié par le journal La Guêpe, à Toulouse, le 24 juillet 1879.

9.
Je suppose que le Diable est celui qui commença sa réponse à  Dieu par un contrariant "Mais enfin tout cela..."

10.
Tiré de Jules Laforgue: "avoir une Antigone pour écarter son rideau"; "retourner ses parapluies"; "se croire incompris" (cf "Complainte de l'automne monotone")

11.
Pouvoir dire à sa domestique :"Antigone, écartez mon rideau", est-ce que cela ne serait pas d'un chic on ne peut plus antique ?

12.
Si la pluie se mettait à tomber dans l'autre sens, on serait bien obligé de retourner nos parapluies.

13.
Parfois, on se croit incompris alors qu'on est juste ignoré.

14.
Des fois, on croit que, mais non, qu'en fait, on n'est pas calculé du tout.

15.
Tiré de Jules Laforgue: "se grignoter soi-même"; "se rassasier d'empires de rêve"; être étreint par "la pieuvre Spleen" (cf "Complainte-litanies de mon Sacré-Coeur).

16.
Ce n'est pas le temps qui nous dévore, c'est nous, irrémédiablement, chenille sur la feuille, qui nous nous grignotons le soi-même.

17.
Il est sans doute des esprits qui se "rassasient d'enpires de rêve" et finissent par vivre dans des taudis.

18.
Si fasciné qu'on ne voit plus les serpents qui sifflent sur sa tête, on s'éprend du visage bleu de Mélusine, cette autre face de la pieuvre Spleen.

19.
Pour s'en déprendre de la pieuvre Spleen, y a qu'la hache du réel, je vois qu'ça. Mais alors, faut retrouver ses yeux.

20.
Des fois, on a la tête qui bout pour le cuire, l'oeuf qu'elle nous a envoyé nous faire.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 22 décembre 2013.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
BLOG LITTERAIRE
Publicité
Archives
Albums Photos
Publicité