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BLOG LITTERAIRE
8 juillet 2014

TENANT UN MIROIR J'Y VIS DES NUEES

TENANT UN MIROIR J'Y VIS DES NUEES
Amusettes autour de fragments tirés de "Aurora", de Michel Leiris, Gallimard, coll. L'Imaginaire.

1.
Il y a cette phrase dans "Aurora" de Michel Leiris, où quelqu'un "tenait un miroir, où se reflétaient quelques nuages."

Nous ne sommes donc que nuées.

2.
Aussi dans le livre à Leiris, cette comptabilité des jours restants à vivre, "en comptant le nombre d'arbres qui le séparait de l'horizon".

Ah ça à force qu'on s'fa appela vieille branche (faites pas attention à la conjugaison, j'ai du déglingou saisonnier dans mon bescherelle), on finit pa compta ces arbres qu'y en a même qui s'y pendent.

3.
Sans doute que les livres de la mort sont plus des livres de comptes que des livres de messe.

4.
"le coeur, pyramide souveraine dans le désert du sang".
(Michel Leiris, "Aurora")

Qui pense être le pharaon de son coeur, peut s'attendre à y trouver son tombeau. (Poil aux os).

5.
"une mainmise sur l'absolu, c'est-à-dire l'établissement d'une relation entre soi-même et celui-ci, ce qui, de toute évidence, est contradictoire."
(Michel Leiris, "Aurora")

C'est que pour mettre la main sur l'absolu, il faut avoir une main absolue... non ? si ? ah je sais pas moi...

6.
"c'est ta robe argentée et ta chevelure fulgurante"
(Michel Leiris, "Aurora")

Voilà qui donne une élégance de comète de féerie.

7.
Sans doute, les humains sont-ils semblables à cette flèche dont parle Michel Leiris, "qui s'ignore et se meut cherchant la direction qu'elle a déjà trouvée dès le départ." Quelle compagnie d'archers contraires et quelle mêlée de flèches que le ciel des humains !

8.
"les perspectives, regards solidifiés" qu'il note, Michel Leiris. Nous déambulons dans nos mirettes. C'est-y pas beau ?

9.
Je pense qu'à l'instar du narrateur de l'onirique "Aurora", quand un fantôme hante une demeure, allant de pièce en pièce, traversant les cours et les corps, "il ne change pas d'espace", le fantôme, "mais c'est l'espace lui-même qui se modifie" - je sais pas comment, ni pourquoi, d'ailleurs, je m'en tamponne, en plus que c'est pas mes affaires.

10.
"La transformation des cadavres en spectres (...) n'est pas une opération remarquable par la simplicité."
(Michel Leiris, "Aurora")

Ah c'est qu'c'est un métier, ça, r'cruteur de spectres...

11.
"Les lions rugirent encore une fois, mais leurs voix étaient celles de vieux phonographes enroués".
(Michel Leiris, "Aurora")

J'les imagine bien, les griffus velus crinièrus entamer quelques pas de danse en rocaillant "Ramona" ...

12.
Note, en exergue de l'avant-propos, Michel Leiris a placé cette citation d'Apollinaire :
"Et j'espérais la fin du monde
Mais la mienne arrive en sifflant comme un ouragan."

Oui, ça fait ça des fois quand on rêve, juste avant que le Memento Grouillari d'aller bosser espèce de fainéant vous entre par les trous d'la tête pour vous dégoûter du réel.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 8 juillet 2014

 

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