Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG LITTERAIRE
12 octobre 2014

PIPOBECQ EN PASSANT PAR PARADOXE

PIPOBECQ EN PASSANT PAR PARADOXE

1.
Les footballeurs jouent au football. Les autres gens, non. Ils les regardent jouer ou ne les regardent pas. Tous cependant savent qu'ils existent.

2.
L'araignée a huit pattes. Ce qui la classe dans les bipèdes à pattes supplémentaires. Elle ne joue pourtant pas de violon, fût-elle violoniste.

3.
L'humain ne s'embête guère, il trouve toujours un moyen de se nuire. C'est ainsi qu'il tue le temps.

4.
Les gens pressés, en fait, c'est le temps qu'ils pressent, compressent, dispersent et ils s'étonnent un jour de n'avoir plus de cheveux.

5.
Le train roule sur les rails. Pas les vaches qui n'en profitent tout de même pas pour se rouler des sticks d'herbe dans des prairies de plus en plus fréquentées par des choses avec des gens dedans.

6.
Les jihadistes perdent la tête et décapitent des gens.

7.
Tout étant est méditable, ce qui n'est pas joli à dire, me dit-il, méditatif et la pipe au bec.

8.
Non, Monsieur Houzeau, le village de Pipobecq n'existe pas, ni dans les Flandres intérieures, ni dans les aventures de Spirou.

9.
Les champs ne portent pas de chapeau cependant qu'on y voit surgir des lapins, des lapins, des lapins.

10.
Le journaliste qui a demandé à Alexandre Astier s'il comptait maintenant publier de la littérature est ignorant du sens du verbe "publier" ainsi que de l'excellence du travail de l'auteur de "Que Ma Joie Demeure !".

11.
Un écrivain est quelqu'un qui manie les mots. C'est plus salissant qu'on pourrait croire, surtout si l'on mange des frites pendant qu'on compose odes, élégies et martinets.

12.
Non, Monsieur Houzeau, le martinet n'est pas une forme poétique où les mots "fouet" et "ouille" reviennent tous les quatre vers.

13.
Tout compte fait, je préfère avoir perdu mon manuscrit sur Baudelaire que d'avoir attrapé la scarlatine, la mortora ou le turlupin gangréneux.

14.
Dieu sans doute n'est guère inquiet; les humains le sont pour lui.

15.
Voyez-vous, x change sans cesse de valeur; quant à y, il fait ce qu'il veut. Notons qu'on peut maîtriser tout cela, à nos dépens.

16.
Ce qu'on croit maîtriser, parfois, on ne le comprend même pas.

17.
L'humain vit à ses dépens; il ne cesse de s'endetter auprès de l'humanité.

18.
La pièce que Dom Juan jette au Pauvre suffit-elle à payer la dette de l'humain envers l'humain.

19.
La pièce que Dom Juan jette au Pauvre ne suffit pas à racheter sa conduite; elle lui permet seulement d'être averti; sinon, il eût été foudroyé sur place, sans autre forme de procès.

20.
La nuit n'est pas sotte. Mais ne parle pas notre langue, qu'elle a d'ailleurs toute bleue.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 12 octobre 2014.

Publicité
Publicité
Commentaires
BLOG LITTERAIRE
Publicité
Archives
Albums Photos
Publicité