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BLOG LITTERAIRE
7 juin 2015

DANS L'INCONNU SANS LIMITES ET A PIEDS JOINTS ENCORE

DANS L'INCONNU SANS LIMITES ET A PIEDS JOINTS ENCORE

1.
« J'hésite, il faut l'avouer, à faire ce saut, je crains de tomber dans l'inconnu sans limites.»
(André Breton, « L'amour fou », IV)

2.
Des fois qu'on hésiterait à y jeter ses dés, ses cornes et sa couenne, de peur qu'il nous gouffre, cette espèce d'infini escogriffe d'inconnu.

3.
« C'est un délire de plus, rien qu'un lambeau de mensonge qui se sera dissipé dans un instant au profit d'un autre. »
(Frédéric Dard, San-Antonio, « La Vie privée de Walter Klozett »)

4.
D'un manège à berlues l'autre, d'une foire à r'garde-un-peu-si-c'est-beau l'autre, on n'se dissipe la cogitance que pour s'embrumer d'aut' chose encore, et un si de suite pour r'lancer la musiquette.

5.
« Je sais ce qu'il vous faut beaucoup mieux que vous-même. »
(Corneille, « L'illusion comique », III,1, v.629 [Géronte])

6.
« Je sais ce qu'il vous faut beaucoup mieux que vous-même » [Corneille] : voilà qui rappelle combien nous sommes dépendants des expertises ; quand celles-ci prétendent au politique, l'autoritarisme n'est pas loin.

7.
« Interdum tamen et vocem comœdia tollit,
Iratusque Chremes tumido delitigat ore. »
(Horace cité par Corneille, « examen» de « L'illusion comique »)

« Quelquefois cependant la comédie élève aussi le ton, et Chrémès irrité enfle sa voix pour gronder. » (note en bas de page des classiques Larousse)

8.
« Ces états, en effet, sont comme ces phénomènes de la physique moderne, si délicats et infimes qu'un rayon de lumière ne peut les éclairer sans qu'il les trouble et les déforme. »
(Nathalie Sarraute, « L'ère du soupçon », idées/gallimard n°42, p.84)

9.
Le réel dépend de l’œil qui le regarde et des syllabes qui tissent son nom.

10.
« et il amassera le grain dans son grenier ;
quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s'éteint pas. »
(Evangile selon Saint Luc, 3, 17)

11.
M'est avis que c'est du toujours plus grand nombre d'humains que crèvera la démocratie. Plus on est, plus on se surveille, plus on exige des garanties, et pleins jusqu'aux urnes d'une bonne conscience citoyenne, plus on leur pourrit la vie, aux autres.

12.
« Que leurs prétendues nécessités politiques sont hideuses ! Pour une idée, pour une rêverie, pour une abstraction, cette horrible réalité qu'on appelle la guillotine. »
(Victor Hugo, « Le Dernier Jour d'un condamné », XI)

13.
Là fatal que je dis des conneries sur la capitale (pas Paris, mais la peine) comme quoi ce serait un problème de pays développé, et démocratique, car on sait maintenant avec la Chine et quelques puissances pétrolières, qu'un état peut s'enrichir sans trop démocratiser, que j'ajouterais que là où on lutte pour survivre, doit pas y avoir grand monde pour se poser des questions, et là, à vue de cornichon, je déconne sec, car, à vrai dire, j'en sais rien de ce qui se pense dans les contrées où l'on guerroie, et pourquoi ils n'auraient pas leurs authentiques démocrates, leurs pourfendeurs de l'injustice, leurs victors hugos, leurs chevaliers blancs, vu qu'ils sont de plus en plus infestés de diables à barbe, ça équilibrerait, non ? Et là, j'ai comme l'impression que je m'enfonce...

14.
« Elle porte au hasard ses pas irrésolus »
(Racine, « Phèdre », V, 6, v.1475 [Panope])

Moi aussi, des fois, dans les rues, au lieu d'aller où je devrais être.

15.
« Ici l'on commence à ne plus savoir si c'est pour entrer ou pour sortir qu'on entr'ouvre si fréquemment la porte du cirque des brumes. »
(André Breton, « L'amour fou », folio n°723, p.137)

16.
Et, fatal, derrière la « porte du cirque des brumes » à André Breton, le clown folie à la hache ou alors au poison qui vous dissout lentement.

17.
Vous avez dit langue morte ? Je vous la tire moi, la langue ! Et vu que bis repetita placent, je vous la retire !

18.
Si, au dire de certains, au collège, « un enseignant de maths peut aussi enseigner l'anglais », à quoi donc servent les concours ?

19.
Un enseignant en collège n'est pas un professeur des écoles. Il n'y a pas hiérarchie de l'un par rapport à l'autre, il y a spécificité des missions.

20.
« La France est un des rares pays - enfin, il y a d'autres pays qui font différemment - où les enseignants de maths ne peuvent faire que des maths - c'est quand même curieux - un enseignant de maths peut aussi enseigner l'anglais » qu'il a dit l'autre, là, de la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves (FCPE), sur LCI, un jour de mars 2015.

Effrayant ! Vous imaginez le professeur de mathématiques de votre enfant parler l'anglais « ferry-boîte » ? Le professeur de Lettres Modernes rassembler ses souvenirs de lycée et bricoler un cours de grammaire latine ? (il est vrai que le syntagme « cours de grammaire », c'est comme la croix levée devant un vampire, ça fait gronder le pédagogiste!) Vous imaginez le professeur d'histoire-géographie s'atteler à la maquette d'un camp romain dans le cadre d'un de ces fameux EPI à venir (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) ou aider à la rédaction d'un tract en espagnol à destination de cultivateurs kenyans producteurs de roses (si, si, ça s'est fait ce genre de biduleries) ? Eh bien, vous avez là l'esprit de la réforme des collèges 2016.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 7 juin 2015

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