FANTAISIE ASSEZ FARCE SUR UN PASSAGE DU RAYON « U » DE EDGAR P. JACOBS
FANTAISIE ASSEZ FARCE SUR UN PASSAGE DU RAYON « U » DE EDGAR P. JACOBS
« Mais à ce moment, surgit une patrouille et l'indien n'a que le temps de fuir... »
(Edgar P. Jacobs, « Le Rayon « U », Les Editions Blake et Mortimer, 1999, p.31)
« Je reprendrais bien de la tarte aux pommes. »
(La tante Eugénie le dimanche)
Mais à ce moment
Je regarde le ciel il est tout blanc
Qu'on dirait un chargement de coton
Qui passe lentement lentement lentement
Ce chargement
De coton
Blanc
Surgit une patrouille
Je contemple le bal masqué des grenouilles
Qui disent quoique
En fumant la pipe sous leur chapeau de feuilles
Et moi aussi je dis quoique
Et je fume ma pipe quoique je ne porte pas de chapeau de feuilles
Et l'Indien
N'avait-il rien
D'autre à faire que de courir dans la grande nuit des ailleurs
D'ailleurs je me demande où elle est sa sœur
Hein où donc qu'elle est sa sœur
Pendant que lui il n'a que le temps de fuir
Cause que
« DISSULECHU !…DISSULECHU !… »
Qu'il gueulent les poilus zôtres d'on ne sait où
Ou d'on ne sait ù
Selon que
(Je précise qu'en fait c'est
« ARAHU !… ARAHU !... »
Qu'il leur fait gueuler
Jacobs dans sa bande dessinée,
Mais comme dix sous le chou
C'est pas cher, vous comprenez...)
Et même qu'ils sont sur ses talons
Les zôtres là les pas mignons
Les gros gras gueulards gardiens
Eh oui l'Indien n'avais-tu rien
D'autre à faire que de courir dans la grande nuit des ailleurs
D'ailleurs dis-moi où elle est ta sœur
Hein où donc qu'elle est ta sœur
Pendant que toi pomme tu n'as que le temps de fuir
Mais comme tu as la présence d'esprit
Des fois quand il est seul il pousse un cri
Des fois c'est comme s'il voulait appeler un esprit
Aussi informe que le chapeau de son oncle Henry
Qu'en fait son oncle il s'appelle Arthur
Mais pour la rime avec esprit Arthur
Ça le fait pas
En tout cas
De faire basculer un gros madrier dans l'eau
Peut-être bien aussi qu'il s'appelle Renaud
Mon pote l'Indien tu y as songé
Pour faire croire que tu as plongé
PLOUF
C'eût été bien de faire la rime avec madrier
Mais de mes rimes j'ai paumé le cahier
Et tandis que ses poursuivants
Je regarde le ciel il est tout blanc
Trompés abandonnent la poursuite
Je contemple la longue suite
Des cavaliers dans les nuages
Il y en a qui ont des faces de saints
D'autres qui ont des gueules d'orage
Et tous caravanent doucement vers leur destin
Tandis que Adji
Ah oui Adji
C'est comme ça c'est comme ci
Qu'il s'appelle l'oncle de celui qui
Des fois pousse un cri
Adji donc
Puisqu'Adji il y a
Je ne porte jamais de tongues
Et encore moins de pyjama
S'empresse de prendre le large qu'il ne rendra
Que si on lui demande poliment
C'est qu'on n'est pas des sauvages
Nouzôtres non nous ne sommes pas des sauvages
Je vous assure non vraiment
Vraiment vraiment vraiment vraiment pas.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 14 juin 2015