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BLOG LITTERAIRE
17 juillet 2015

EN REALITE QU'ON DIT

EN REALITE QU'ON DIT

1.
« En réalité, traînent là des souliers de gnomes à bouts retroussés, des échelles qui conduisent à la lune, des mantes de lutins, des masques vivants, tout ce que l'on veut. »
(Félix Leclerc, « Théâtre »)

2.
S'il existe « des échelles qui conduisent à la lune », est-ce que pour elles aussi, passer dessous, ça porte malheur ? C'est vrai qu'un marteau qui tombe de la lune, ça doit vous enfoncer tout entier dans le sol, non ?

3.
Le problème des « masques vivants », c'est qu'ils font ce qu'ils veulent. Vous allez à un bal masqué ; vous rencontrez une mignonne ; vous la draguez gentiment, et pendant qu'vous mythonnez la bergère, votre masque, voilà qu'il se met à cligner salace d'l'œil  et à l'agiter, la langue, comme ça, la-la-la, que fatal, vous la prenez, la baffe.

4.
« … Il est tard, déjà… Il faut rentrer chez toi… ici, tu fais chier... »
(Sokal, « Noces de brume » [Emily])

5.
Il est tard il est trop tard pour Non, il
Est tôt non ? Peut-être... j'ai froid d'la nuit

6.
Tard qu'il est j'ai plus d'yeux
Déjà le temps m'a passé
Il faut rentrer son fantôme
Faut rentrer la faux j'suis mort

7.
Rentrer les chevaux j'ai plus d'moi
Chez moi elle est venue Qui est venue ?
Ici il fait toujours du tard pis toi en noir
Tu fais quoi avec mon corps

8.
                                                     Tu
Fais chier toute cette terre fais
Chier et pan ! jack in the box.

9.
« Mais je n'y entends pas la voix humaine,
Ni même un son terrestre. »
(Shakespeare, « La Tempête », traduit par Yves Bonnefoy, I, 2 [Ferdinand])

10.
Mais y a toujours un mais, un mais moi
Je toi tu eux ils je
N'y pense pas
Entends-tu ?
Pas du tout.

11.
La voix la voix me hante la
Voix me hante et même pas
Humaine c'te voix
Ni même animale ni
Même angélique
Un son déchiré un
Son d'entre

12.
                     les déchirures un son de
terrestre égorgé.

13.
« This is no mortal business, nor no sound
That the earth owes. »
(Shakespeare, « La Tempête » [Ferdinand])

Vice vice et encore vice
Ise a s'arrête jamais de vicier elle dit
No ! mais quoi qu'a fait la gueuse du
Mortal pêcha d'la blasphème toudis rien qu'une
Bise n'est-ce pas et puis là v'là qu'a perd sin
Nord et qu'on l'a r'trouve avec un gars dins s'lit
No ! No ! qu'a dit quel théâtre alors ! Tiens, en v'là du
Sound system que j'm'en vas te s'couer les couettes moi prends
Date m'fille que tu vas filer dret comme douzaine
D'zoeufs au marcha et pis qu'tu vas en ouiner
Eursse eursse eursse pis
Owes ! Owes ! Owes pis ouyouyouille !

14.
« Le haut étang fume continuellement. Quelle sorcière va se dresser sur le couchant blanc ? »
(Rimbaud, « Phrases »)

15.
Le ciel - y picole un pochard bleu ; de
Haut, là, lui, i nous voit double

16.                                                    
                                                     Un
Etang, y vribouillent des bestioles ; ça
Fume dans la nuit, ce s'rait du satan qui enfourne

17.
                                                                               dans le
continuellement et le grand tournoiement, qui ? D'la carcasse.

18.
Quelle étrange nuit je suis, qu'une
Sorcière fagota je vous dis, elle
Va vous mettre dedans, va
Se dresser sur ses serpents

19.

                                                  elle va se
Dresser sur ses longues jambes d'enjambeuse pis
Sur vos pommes jeter des sorts

20.
                                                        pis
Le ciel va vous flanquer d'l'éternel
Couchant plein vos faces et pis dans le
Blanc de vos yeux le faire valser, l'infini.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 17 juillet 2015.

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