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BLOG LITTERAIRE
20 août 2015

JE NE SAIS QUEL HIER

JE NE SAIS QUEL HIER

1.
Fan j'suis d'l'émission « Airs de rien » sur la radio suisse (rts.ch). Oui, Pascal Bernheim, racontez-nous encore des histoires de chansons.

2.
Tables de jeu visages masques
Celle qui oh la pâle retenait son souffle
Puis dans son cœur percé il pleut des as
De pique.

3.
Pic pic pic et colegram
Celui-là il regarde les dames
Passer aussi les effeuillées des canards
En papier glacé Oh.

4.
On a beau faire on a beau jeu
On ne se supporte pas toujours
Soi-même bah c'est que sa p'tite chanson
Et toujours partie remise.

5.
Blanche y battait une tresse brune
Le son d'une guitare m'envoie songer
Quelque chemise le ciel du nord en blouse grise
Passe J'ai un rhume.

6.
La vie est moderne comme un vers de Rimbaud
Une chanson la radio
Oui mais tous les prétentieux
Bah ils ne valent pas un couteau et Cioran.

7.
La vie est moderne comme une équation
Un blues un voilà ce que je vais faire
Les photos les trois serpents
Un vert un rouge un bleu un cinéma

8.
La jeune fille mise avec le soleil
Lui – quel sot ! - trahit la pluie et cherche
Entre les notes d'un vieux piano
Je ne sais quel visage.

9.
Je ne sais quel hier revient dans cette chanson
Une passante d'une rue de Berlin
Le be-bop-a-lula d'la pluie
Une lycéenne les feuilles mortes.

10.
Arrive à toute allure la dernière paupière
Et l'on s'en va écouter quelle musique elles jouent
Les clés de Saint Pierre
Si c'est du jazz ou bien du blues.

11.
« La Chimère a passé dans la ville où tout dort »
(Albert Samain, « La Chimère »)

12.
La Chimère : souple celle-là à pas de lion et pattes griffues qui nous passe entre les songes.

13.
La Chimère : Crinière, des dents, là, entre les pavés chatouillés de lune, croquent des vies, comme moi des cornichons ; tout dort.

14.
A passé : le temps, en nous éraflant la carrosserie, au passage.

15.
Dans la ville, l'élancement d'une guitare, l'boogie-woogie du piano, et puis vitres néons visages honky-tonk tout ça cassé d'alcool et de fièvre.

16.
Où tout dort, comme dans, comme dans la chanson Dodo la boule i disait Léo Ferré Dodo j'descends dans la barque, où la lune allume tes yeux verts.

17.
Tout dort ; personne ne voit passer le prince des mélancolies, le bel orgueil de son exil, la nostalgie de l'heure.

18.
Dans la nuit la chanson aux grands yeux
Les chats passent les mouches aussi
Peut-être des anges les habitent
Un peu stupides, mais si vifs.

19.
Les chansons sont pleines de notes fantômes ; ce sont elles qui parfois nous émeuvent.

20.
O fou, qu'une chanson émeut et qui rit aux enterrements.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 20 août 2015.

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