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BLOG LITTERAIRE
2 janvier 2016

BAGAILLE D'LA LUNE (Tsoin-tsoin taich-tu pour accordéon comète)

BAGAILLE D'LA LUNE
(Tsoin-tsoin taich-tu pour accordéon comète)

1.
Courir la lune comme si c'était son ombre, et puis, hors d'haleine, s'arrêter en chemin.

2.
Zut emploie des fois les expressions « cadencer la baleine », ou alors « cadencer le boudin », ce qui n'est pas gentil, surtout si l'on parle de danse et de danseuse.

3.
Regarder ses dents : porter un dentier (hin hin hin)

4.
Les nuits d'pleine lune quand le dentier grin-hin-hince dans les couloirs du castel c'est qu'le spectre aux chicots grinçants par ici passe

5.
Du reste, je respecte les spectres, ils me connaissent comme mes ombres.

6.
Je suppose qu'ils devaient les faire couine-gémir, leurs dans la brume cornemuses, style cris et souffle du dragon.

7.
Quand le loup fume une sous la lune blonde, c'est qu'c'est sans doute pointainloup.

8.
Je note que les vieux loups de mer finissent aussi sous le plancher des vaches.

9.
Peu de sérieusement, mais beaucoup de rien, qu'on y bricole, qu'on y batifole, qu'on y travaille, mais vous faites pas d'mouron, ça ne se voit pas, même qu'des fois, voyez, ça fait bien (des fois).

10.
Une macabre la lune, une main invisible qui vous fantoche, un tambour qui vous bat la campagne.

11.
On dirait qu'dans le ciel des railways lui zèbrent et flanquent des étincelles, des éclairs, des miettes de lune.

12.
Tenir le poisson par l'arête : crever de faim ou être détenteur d'un secret ?

13.
Je ne regarde pas je ne vois rien je sais bien qu'i vaut mieux pas risquer de se fourrer l'dégoût dans l’œil.

14.
Apprendre sa disparition mystérieuse, se demander où donc qu'on l'a laissée, son ombre sur le mur qu'on interminablement infiniment longe.

15.
Catharsis du blues : le Diable a une sacrée guitare pour vous l'exorciser, le crapaud qui vous en flanque d'la marécage plein la caboche.

16.
On ne pose ni en rose (quand on est chardon) ni de questions indiscrètes à son fantôme. Il pourrait d'ailleurs vous répondre ; mieux vaut donc garder sa langue dans sa gamelle.

17.
La lucidité peut être une cruauté, surtout si c'est avec l'art de l'ironie qu'elle se met à flamboyer.

18.
« Le jour me fatigue et m'ennuie. Il est brutal et bruyant. »
(Maupassant, « La Nuit » [le narrateur])

19.
Le temps se sert de nous comme d'une gomme avec laquelle il efface de grands pans de not' réel.

20.
La lune bagaille, bagaille dans les grands plis. Moi, je mange des frites le long de rien du tout vu qu'j'suis chez moi.

21.
Machines à langage, moulins à mensonges, miroirs si bavards trop bavards, que bien des fois qu'on s'en artrouve sans voix.

22.
Avoir des gouffres dans les yeux, de quoi engloutir bien des ombres et les choses qui y gigotent.

23.
Craille la fluide lisse sombre glisse d'ombre la Vouivre, et puis ils tombent, les hommes.

24.
Taille la pluie gifle d'ombre siffle sombre qui qu'c'est ? - La Serpente, tssss... TSSSS!... qu'on y est plus, par la porte qui passe.

25.
J'ai mes châteaux qui flottent dans l'espace et pis je manque d'air (d'accordéon qui file).

26.
Des fois j'me danse le tsoin-tsoin tire-toi, et j'me tire.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 2 janvier 2016.

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