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BLOG LITTERAIRE
10 septembre 2016

APRES S'IL Y A DES CHATS QUI PASSENT PAR LÀ...

APRES S'IL Y A DES CHATS QUI PASSENT PAR LÀ...

 

1.

Bon alors Mistigri i se promène dans la rue lorsqu'il rencontre Mistigrette dont il tombe amoureux que son cœur s'affola hola hola

 

Mistigri lui ouvrit son cœur auquel Mistigrette répondit par un éclat de rire assez tranchant pour découper l'aut' Mistigri en rondelles.

 

Alors Scherzo passa par là et avala toutes les rondelles de saucisson qui étaient tombées dans une assiette prévue par le dessinateur.

 

2.

Il fait beau les arbres dansent la rumba mais on n'entend pas la musique.

 

3.

Un œil immense passe dans la rue ; il est très bleu mais il a un regard noir qui fusille parfois un passant vite évacué par la sécurité.

 

4.

Y a une choucroute sur la table et autour de la choucroute de grands pots de bière tournent et dansent et chantent la mort de l'aubergiste.

 

5.

Sous la fenêtre hantée de toujours la même, la guitare joue avec les doigts d'un spectre qui en larmes parcourt les couloirs

 

6.

Le chat tient des discours enflammés à une ombre, laquelle ondule et bondit tout à coup sur le matou qu'elle étouffe dans ses griffes.

 

7.

De la tasse de café surgissent parfois des tentacules qui attrapent l'enfant mal réveillé et l'entraînent dans la nuit sans étoiles.

 

8.

La bouche a pour principe de ne pas embrasser trop de choses à la fois. Aussi a-t-elle peu de bagages et n'emmène que ses favoris.

 

9.

« Le ciel, quand il enlève son blue-jean, on voit bien qu'il porte un caleçon noir » dit-elle en décapitant quelques êtres.

 

10.

Sur le palier la femme serpent attend qu'on veuille bien lui ouvrir. Mais on ne lui ouvre pas. Alors ses racines se répandent dans le bois.

 

11.

La nuit parfois il y a des voix sans visage ; elles murmurent des prénoms. Un piano craque en se désaccordant. C'est la réponse.

 

12.

xxx xxx

O

O

« ---- »

 

Zut des fois elle a pas les yeux en face des trous.

 

13.

« Le lune, il est beau » dit Zut songeuse et se trompant de genre.

 

13.

Entendu à la radio : "ceux qui vivent ici sont inquiets" comme quoi en période de crise l'inquiétude tend à remplir l'espace.

 

Elle se répand partout l'inquiétude, genre brume à spectres, doit être consubstantielle à la langue ou kekchozcomça.

 

La mauvaise chanson de l'inquiétude et sa rengaine politique qu'on dirait les années 30 et petite moustache.

 

14.

Zut elle aime pas beaucoup les campagnes électorales; elle trouve même ça puant à vrai dire mais heureusement elle s'en moque.

Du reste, la campagne électorale, ça emploie des gens pas forcément doués pour autre chose, pis ça occupe le temps, évidemment…

15.
« Ô saisons, ô châteaux !

Quelle âme est sans défauts ? »

(Rimbaud)

 

Zut elle se demande aussi où sont passées ses saisons et où donc qu'ils planent maintenant, ses châteaux...

 

Zut a une âme, avec de vrais morceaux de défauts dedans, ça la rend plus humaine des fois que certains bipèdes existants.

Evidemment, l'auteur ne confond pas Zut avec la plupart des fictions qui se baladent dans la rue.

16.
« J'ai fait la magique étude

Du Bonheur, que nul n'élude. »

(Rimbaud)

 

Des fois, Zut elle se dit que les vers à Rimbaud, zont l'air assez mirlitons (ton taine)

Zut, c'est une poutre en magie, alors pour ce qui est de la magie d'être heureuse, vous pensez si elle à côté d'sa tête.

Zut des fois tellement elle comprend pas elle est à côté d'sa tête qu'elle est obligée de tendre le bras pour la rattraper.

17.
"Ô vive lui, chaque fois
que chante son coq Gaulois."
(Rimbaud)

Zut se demande qui est ce « lui », qu'elle a, à cause du coq là, l'impression que quelque chose lui échappe.

Zut a comprend pas pourquoi y en aurait un qu'il faudrait applaudir à chaque cri de son coq.

18.
"Mais ! Je n'aurai plus d'envie :
Il s'est chargé de ma vie."
(Rimbaud)

Y a t-il quelque chose de mystique là-dedans ? Sont-ces des vers de conversion ?

Zut elle voit bien qu'on veut lui en faire manger d'la théologie, qu'on veut lui en refourguer du qui n'existe pas plus que ça.

19.
"Ce Charme ! il prit âme et corps
Et dispersa tous efforts."
(Rimbaud)

Ah bin oui, y a bien quelque chose de magique là-dedans que Zut ça l'amuse ce genre de chant naïf de vieille église.

20.
"Que comprendre à ma parole ?
Il fait qu'elle fuie et vole !"
(Rimbaud)

J'aime bien ces vers qui rappellent que le vent disperse nos phrases, colliers cassés, pacotilles délaissées.

21.
"Et, si le malheur m'entraîne,
Sa disgrâce m'est certaine."
(Rimbaud)

Malheur au malheureux donc, je sais pas trop si je suis d'accord, bah c'est que d'la littérature après tout.

Et Zut sait bien qu'une bibliothèque ne pourra jamais arrêter une division blindée.

Zut se demande là si elle est pas avec sa bibliothèque que traverse un panzer en train de plagier quelqu'un mais elle sait plus qui alors.

Je vois bien ça illustré par François Boucq tiens, la bibliothèque traversée par un panzer.

23.
"Il faut que son dédain, las!
Me livre au plus prompt trépas!"
(Rimbaud)

Bin oui, des fois le destin nous lâche qu'on s'demande bien c'qu'on va devenir qu'les autres alors on peut plus les voir.

24.
"- Après tout, c'est possible, dit Colin incapable de tenir sa langue plus longtemps." (Agatha Christie trad. par Th. Guasco,"Les Pendules")

J'aime bien ce rapprochement du possible et de l'incapacité; je sais pas trop pourquoi mais j'aime bien.

Quand on ne peut pas tenir sa langue, des fois les paroles filent dans l'air, voltigent et s'abîment dans le silence.

Faut s'imaginer un envol de langues dans le soleil couchant; dis, ça doit être chouette comme une chanson d'amour.

Après évidemment, s'il y a des chats qui passent par là...

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 10 septembre 2016.

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