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BLOG LITTERAIRE
3 octobre 2016

NOTES ET TRAITS SUR LE GRAND VIOLON DE HENRI MICHAUX

NOTES ET TRAITS SUR LE GRAND VIOLON DE HENRI MICHAUX

« Rageur, m'engouffrant dans ses plaintes, dans un amas de tonnerres nasillards »
(Henri Michaux, « Le grand violon »)

1.
Dans un poème à Henri Michaux y en a un qui dit qu'il a un « grand-violon girafe » et pourquoi pas un trombonéléphant je dis.

Ou une flûte à bec de canard ou un saxopopotame ou une guitare qui boit d'la bière tant qu'on y est.

Mais moi ce que je préfère c'est la fontaine-batterie celle qui gicle et qui cingle et dont les voix jaillissent claires et glougloutantes.

2.
Après le quidam au « violon-girafe » i dit qu'il en « joue à l'escalade » qu'on voit l'image du violoniste grimpant sur le cou à l'animal.

Qu'évidemment jouer du violon « à l'escalade » comme il dit Michaux ça évoque assez les sons qui montent et grimpent dwzing dwzing dwzing !

Du dwzing dwzing dwzing ça peut s'jouer aussi sur une fontaine-batterie mais c'est plutôt avalanche qu'escalade quoique quoique quoique.

3.
Le violoniste narrateur il est « bondissant » qu'il dit, qu'ça doit être une sorte de voltigeur, de trapéziste, de grimpe-plafond.

4.
Il bondit même « dans ses râles » comprenez les râles du violon-girafe que c'est un instrument grognon donc que c'est qu'il est vivant.

5.
Le narrateur à Michaux i signale d'ailleurs qu'il a des « cordes sensibles » le violon-girafe ce qui est normal pour du vivant.

Par contre la fontaine-batterie côté « cordes sensibles » c'est plutôt indifférent ça suit implacablement son rythme ça la fontaine-batterie.

6.
Son violon-girafe au narrateur c't'un fourre-tout à « désirs épais » et au « grand cœur de bois enchagriné » qu'enchagriné ça violine en effet.

« sur son grand cœur de bois enchagriné » écrit Henri Michaux que moi ce violon-là j'ai l'impression qu'il pizzicate.

7.
Le « violon-girafe » selon le narrateur on peut pas le « satisfaire » on peut pas le « comprendre » que c'est comme un être irréductible.

J'ai bien peur d'abuser des mots à son poème à Henri Michaux qu'on pourrait dire que j'plagie alors que je rends hommage et très respectueux.

Mais on n'a qu'à me dire et je remplacerai le « violon-girafe » à Michaux par la fontaine-batterie à Houzeau.

8.
Le narrateur évoque aussi la « plainte basse » du violon-girafe que ça lui fait une voix basse pour se plaindre des choses et d'autres.

9.
Je me demande dans quel orchestre ça peut bien jouer un violon-girafe qu'à mon avis c'est un instrument de soliste et même de solitaire.

C'est ça qu'est bien avec la fontaine si elle est claire il y a des filles qui y viennent s'y promener sous le doux swing des feuillages.

10.
Le narrateur compare « l'air accablé » du violon-girafe à l'air qu'ils « ont les gros poissons gloutons » qu'il écrit ça pour l'assonance non ?

Que l'assonance, l'allitération et tout ça qui harmonise imitatif c'est comme qui dirait l'archet sur son violon au sonneur de syllabes.

11.
Du reste j'vois pas en quoi les « gros poissons gloutons des hautes profondeurs » auraient l'air plus « accablé » qu'un pâté en croûte.

Vous me direz que le « pâté en croûte » n'a pas à chercher sa nourriture et à manger d'autres poissons mais le violon-girafe non plus alors ?

On dit qu'les « hautes profondeurs » grouillent de monstres tentaculaires et autres féroces voraces et alors ça les accable-t-y ? Bah...

12.
Donc le « violon-girafe » i f'rait une dépression, une crise d'identité, que  voyez ce serait pas étonnant.

La fontaine-batterie ça déprime pas dans les « hautes profondeurs » ça roule ses graves ça tamtamme tomtomme dans tous les lointains.

13.
Du coup, Henri Michaux, pour pas désespérer le lecteur, il lui flanque un « air de tête et d'espoir » au violon-girafe que c'est plutôt comique une tête de girafe non ?

14.
Et faut pas croire mais le violon-girafe c'est têtu comme bête à sons, avec de « l'envolée », du trait d'la « flèche » pis qu'ça « cède » pas.

15.
Le violon-girafe je le vois donc têtu comme un qui n'abandonne pas sa mélancolie au bord d'un chemin mais s'la coltine avec pugnacité.

Sa mélancolie si on la laisse tomber y en a j'parie i vous la ramassent pis ils la revendent aux marché aux puces neurasthéniques.

16.
C'est comme ça qu'on finit par écrire des poèmes en faisant de sa mélancolie un « violon-girafe » ou une guitare qui gently weeps.

17.
Des fois même qu'on en est tout « rageur » qu'on s'en va à travers « plaintes » (oh toutes ces voix !) et « tonnerres nasillards ».

« Tonnerres nasillards » en voilà une expression que moi ça m'rappelle Bob Dylan - d'ailleurs « Hurricane » c'est-y pas plein d'violon ?

« Tonnerres nasillards » que sur la scène de ma tête soudain surgit Donald Duck pis qui chante de très tonitruants blues.

C'est pas pour dire mais la fontaine-batterie ça accompagne bien le blues tout en dentelle de cymbale pis ça nasille pas ça chante clair.

18.
On dirait que le poète a voulu décrire le son du violon avec ou sans girafe quand il jette des « accents de panique ou de bébé ».

19.
Il y a dans le poème à Michaux cette séquence « blessé, perçants, déchirants » qui vu qu'on en cause peut faire penser au son du violon.

20.
Vous me direz alors pourquoi « girafe » le violon que c'est comme les pâtis d'la pochette à Pink Floyd que sans les vaches ce s'rait les mêmes pâtis mais que ce s'rait pas la même pochette.

21.
A la fin le narrateur i a l'air de regretter d'avoir fait ouiner l'violon-girafe qu'alors il est pris d'un genre de désespoir comparable.

Vous me direz comparable à quoi à « je ne sais quoi » répond le narrateur que le violon-girafe voyez c'est un peu d'notre âme voilà.

Conclusion qu'à mon avis Henri Michaux son violon-girafe c'est pour faire songer à quand le violon i fait ggggiiiiiiiiirrraf.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 26 septembre 2016.

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