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BLOG LITTERAIRE
31 décembre 2016

DES FOIS LE CIEL ON DIRAIT UNE RÉVOLTE

DES FOIS LE CIEL ON DIRAIT UNE RÉVOLTE

1.
« écrire c'est toujours : il était une fois
un mort parti à la recherche de son corps »
(Alain-Christophe Restrat, « Rien ne ressemble à écrire »)

Comme l'écrit Restrat « écrire c'est toujours » comme si on fixait le présent mais des fois les bibliothèques y en a i z'y mettent le feu.

Des fois il était une fois que les il était une fois des fois c'est piégé qu'ça vous revient soudain, qu'ça vous explose en pleine face.

Ça revient parfois, un mort, esprit présence ou signe, comme s'il cherchait son corps, oublié sans doute, chez les vivants.

2.
« Elle ouvre sa forêt jusqu'à son cœur très clair »
(Gabrielle Althen, « La poésie comme expérience »)

Des fois « elle ouvre sa forêt », la Dame, et en laisse sortir quelques chevaliers qu'elle avait si longtemps tenus à son service.

« Elle ouvre sa forêt », la Dame, c'est qu'elle a le cœur « très clair » ; quand elle la referme, c'est qu'elle l'a sombre et fontaine de ténèbres.

Sans doute y a t-il dans ce réel quelque échappé d'une forêt profonde qu'un beau jour, comme on ouvre un fruit, quelque Dame ouvrit.

3.
« Une sorte d'orage, grouillant de couleurs noires
Et épicées, tournait au-dessus de nos têtes. »
(Henry Deluy, « 1970 »)

Des fois, le ciel on dirait une révolte de la peinture, qu'les éléments sont sortis d'la toile pour nous souffler, pour nous tempester.

Vous verriez le cauchemar que les têtes à Picasso elles sortent des toiles pour nous manger d'leurs yeux tout décalés immenses.

4.
« Ou même, quand il s'agit d'y plonger son âme »
(Kierkegaard traduit par Ferlov et Gateau, « Traité du désespoir »)

Parfois son âme on l'a toute plongée dans la fascination que soudain l'autre prend  de plus en plus de place dans notre être.

5.
Les primaires, joli coup de pub qui promeut nos tribuns au rang de rock stars ou de mannequins vedettes.

6.
« Or croire, c'est : étant soi-même et voulant l'être, plonger en Dieu à travers sa propre transparence. »
(Kierkegaard traduit par Ferlov et Gateau, « Traité du désespoir »)

L'humain ne se contente pas d'être ce qu'il est, il prétend au vouloir-être ; c'est ainsi qu'il est, cherchant son être comme un fantôme cherche son assassin.

« plonger en Dieu à travers sa propre transparence » écrit Kierkegaard qu'à mon avis c'est comme ça que, divin ou pas, on s'prend un mur.

Qu'on est comme le Krazy Kat de George Herriman qu'à la fin on se la prend fatal la brique, la tuile, la grande nuit que t'y es on t'oublie.

7.
Entendu à la radio le poète Carl Norac parler du « grand partout » je trouve ça d'autant plus juste qu'il me semble qu'il y a partout de plus en plus de partout.

8.
L'ailleurs court les rues. Certes, il les a toujours courues, puisque l'autre c'est toujours d'l'ailleurs. Le problème c'est qu'il s'est drôlement multiplié.

9.
« D'un voile blanc qui glisse et fuit dans les ténèbres »
(Victor Hugo, « Oh ! qui que vous soyez... »)

« D'un voile blanc qui glisse et fuit dans les ténèbres » écrit Hugo ; voilà le genre de vers qui me flanque du fantôme plein la cafetière.

Ou alors de la dame blanche, le rapace là qui dans les campagnes là-bas passe de clocher en chapelle.

10.
Quand on aura abattu le dernier éléphant c'est qu'il y aura bien trop trop trop trop d'humains sur cette terre.

D'ailleurs entendu dire que les guépards risquaient bien de disparaître… Les guépards... Le Guépard… les grands seigneurs meurent.

11.
Parfois je me sens petit vieux déjà, allant s'voûtant, des malices plein la cervelle et regardant à ses pieds si les vers hein les vers.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 31 décembre 2016.

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