NECESSAIREMENT INUTILES

NECESSAIREMENT INUTILES

1.
I disent qu'une guere civile en France cé improbabe car y a pas trop d'armes en circulation chez les Français ordinaires (on né pas aux USA).

La victoire d'un parti extrémiste aux élections d'la France 2017 provoquerait j'suis sûr des réactions violentes émeutantes carabinées.

Chômage crise identitaire détournements d'sous d'tous les côtés médiocrité des têtes d’œufs claque à gauche clique à droite envie d'vomir.
 
2.
« Généralement, les rares individus qui ont excité mon dégoût en ce monde étaient des gens florissants et de bonne renommée. »
(Thomas de Quincey cité par André Breton in « Anthologie de l'humour noir »)

Le problème est que les nains montés sur les épaules des géants ont fini par leur taper dessus.

Il me semble souvent que la société est constituée de nains, qui, quoique très puissants, n'en restent pas moins des nains gnomes et gueux.

Le mot « individu » rappelle que nous sommes indivisibles : cependant, certains d'entre nous vivent avec un membre fantôme.

3.
Le mot « lune » est un mot horizontal ; d'ailleurs, on s'y couche ; fort justement, la langue française appelle cela « être dans la lune ».

4.
Linéaire, la langue française est une langue de roi, qui aime à prendre ses aises, et à se prolonger en longues périodes et campagnes.

5.
Le mot « gens » est un mot très court ; c'est pratique, on ne s'y attarde pas et ainsi marquons nous notre souverain mépris.

6.
La politique est une gestion des illusions ; ce qui passe par le commerce, - évidemment, autant que ça soit rentable !

7.
Le mot « cœur » sonne comme un coup ; une succession de coups, le cœur, un compte à rebours.

8.
« chapeau en tuyau de poêle, habit en sifflet et parapluie. »
(Pétrus Borel)

Le mot sifflet, i stride bref que voilà Pétrus Borel qui passe.

9.
Je ne sais pas s'ils s'en rendent compte, mais certains hommes politiques sont déjà des personnages historiques, mais avec des nez d'clown.

10.
« Ils étaient peu éclairés ; j'inventai pour eux quelques feux, et dès lors commença mon aigle. »
(André Gide, « Le Prométhée mal enchaîné »)

Le mot « aigle » a en son centre une serre ; c'est aussi dans l'antique une épée enfoncée dans une gorge.

11.
Entendu sur France Inter le néologisme « technoptimiste » ; du coup, je pense qu'il y a aussi des « technosceptiques ».

Quant à l'europtimisme, le Général de Gaulle en fit quelque sautillement de cabri sur la chaise d'un très assoté répétant « l'Europe ! l'Europe ! l'Europe ! ».

L'intelligence artificielle est si performante que vous verrez que les robots finiront par trouver le moyen de plus en fiche une ramée.

Dans les entreprises, il y aura sans doute bientôt, à côté du Directeur de Ressources Humaines, un Directeur des Ressources Robotiques.

Je me demande si l'on pensera à intégrer dans les entreprises un robot bouc émissaire, voire tête de turc, de quoi se défouler quoi.

L'avantage avec les robots, c'est que normalement, avec eux, pas de problèmes de harcèlement sexuel, normalement…

Un beau jour, le patron arrivera dans son entreprise, et constatera avec effroi que, pendant la nuit, les robots ont tout délocalisé.

Avec les algorithmes qu'on nous promet, il sera bien plus facile de saboter la production : un hacker habile fera l'affaire de l'étranger. Investisseurs, pensez-y…

Le « Blade Runner » de Ridley Scott est un film prophétique : nous finirons par traquer nos robots les plus humains.

Quand les robots sauront tout faire, quand aucun génie ne sera plus possible, alors les humains se suicideront en masse.
 
12.
« Je suis pôvre ! Je suis pôvre ! Je suis pôvre ! » se lamentait le fantôme du banquier, lequel était aussi son cauchemar.

13.
Il y a tant de gens que Zut a envie de gifler quand elle les les rencontre ! Prudente, elle se contente d'un « Comment allez-vous ? »

14.
Il partit pour un long voyage.
« C'est trop long » se dit-il
Aussi, d'un coup de ciseaux, il le raccourcit.
Du coup, il revint plus tôt que prévu et fort heureux d'avoir évité bien des descriptions.

15.
On ne sait ce qui lui prit. Une absence... un trou de mémoire… Toujours est-il que dans un célèbre poème de Charles Cros, le comédien remplaça le hareng par un éléphant. Le plus dur, évidemment, ce fut de l'attacher à la ficelle, laquelle était, comme on sait,  longue, longue, longue et pendait au mur.

16.
Somme toute, je ne sais faire que des phrases, mais inutiles alors, nécessairement inutiles.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 25 février 2017