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BLOG LITTERAIRE
19 mars 2017

FUMERIES

FUMERIES

 

1.

« Assis sur un fagot, une pipe à la main,

Tristement accoudé contre une cheminée »

(Saint-Amant, « La pipe »)

 

Quand on fume la pipe façon Saint-Amant « assis sur un fagot », faut faire gaffe de pas flanquer l'feu partout.

 

Remarquez que dans un poème le feu qui prend ce n'est jamais que les flammes froides des syllabes mais on ne sait jamais.

 

Des fois que la bête tapie dans le langage se mettrait à cracher des flammes lesquelles se mettraient à courir dans le réel.

 

Les livres seraient-ils les blasons de créatures aussi anciennes que les autres dieux ?

 

Le narrateur « tristement accoudé contre une cheminée », c'est qu'il n'a pas le chauffage central je pense ; c'est ennuyeux surtout à l'époque.

 

Je dis à l'époque parce qu'à l'époque de Saint-Amant le chauffage central je pense pas qu'il existait c'est pour ça qu'il écrit sur la pipe.

 

Quand je dis qu'il écrit sur la pipe, ça ne signifie pas qu'il est assis sur une pipe mais que son poème est à propos que ça le réchauffe.

 

Être « tristement accoudé contre une cheminée » écrit Saint-Amant c'est le genre de chose qu'on lit et qu'on voit sans voir.

 

Grâce à notre boîte à images mentales, on voit sans voir mais parfois, l'imagination s'enflamme et du coup elles chauffent les images.

 

2.

J'ai bien cru qu'elle allait pleurer ; elle se faisait des yeux brouillés et moi ma tête de veau.

 

3.

« Les yeux fixés vers terre, et l'âme mutinée,

Je songe aux cruautés de mon sort inhumain. »

(Saint-Amant, « La pipe »)

 

Le narrateur a les « yeux fixés sur terre » qu'il a pas d'carrelage alors car je ne pense pas que sa cheminée soit dehors.

 

Avoir « l'âme mutinée », je ne sais pas ce que ça veut dire que peut-être le narrateur a l'âme comme Zut quand elle n'est pas contente.

 

Parfois Zut dit nom dî djou qu'elle est à bout et même qu'elle bout qu'elle est pas contente du tout du tout du tout.

 

Parfois Zut a l'âme en dents de scie qu'elle scierait bien de l'être en 2-3 et 4 mouvements d'la symphonie, mais c'est pas ontologiquement correct.

 

Quand on a « l'âme mutinée » comme dit Saint-Amant ce serait-y-pas qu'on est dans une drôle de galère et qu'on a ses rameurs tout révoltés.

 

Ou alors « l'âme mutinée » c'est à cause du gouvernail qui n'en fait qu'en son âme et conscience point barre.

 

A force d'avoir « les yeux fixés vers terre », je me demande si on ne finit pas par voir grouiller des vers, des os, des morts.

 

Le narrateur à Saint-Amant « songe aux cruautés de [son] sort inhumain » qu'il doit avoir de drôles de bestioles qui lui grignotent l'âme.

 

Des fois à songer aux cruautés d'son sort, je songe au saucisson rapport au verbe saucissonner.

 

Patrice Houzeau

Hondeghem, le 19 mars 2017.

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