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BLOG LITTERAIRE
26 mars 2017

ONDULATIONS D'L'ÂME RETOMBÉE

ONDULATIONS D'L'ÂME RETOMBÉE

 

1.

« En la forest d'ennuyeuse Tristesse »

(Charles d'Orléans, « Escholier de mérencolie »)

 

Quand on est en « forest d'ennuyeuse Tristesse », on est triste et tout ennuyé qu'les arbres tout moches sombres pis c'est long.

 

Pis c'est long qu'on dirait que les arbres c'est des horloges on passe on passe mais ça passe pas le temps c'est long.

 

« forest d'ennuyeuse Tristesse » dit Charles d'Orléans de mélancolie qui semble sombre et longue qu'on sait pas où ça finit là où l'on s'en va.

 

Mais moi j'm'en tape d'la « forest d'ennuyeuse Tristesse » que j'préfère les rues solaires aux ombres aux filles aux terrasses.

 

2.

« Mon Ame, elle t'appelle, et tu ne l'entends pas. »

(Jean Ogier de Gombauld, « Sonnet »)

 

En français, on ne parle pas des oreilles de l'Ame ; cela sonnerait étrange. Pourtant y en a qui s'adressent à l'âme ; chaipas comment i font.

 

Parler des oreilles de l'Ame, ça sonne curieux qu'on voit dans sa tête les deux longues oreilles poilues de la bête qui brait.

 

Mon âme, c'est quoi, un programme, un progrâme tiens écrivons ça comme ça Zut elle a pas d'âme ça ne l'empêche pas de vous dire Zut !

 

3.

« les transperça de son regard. « Où est allé Dieu, s'écria-t-il, je »

(Nietzsche traduit par Albert, « Le Gai Savoir »)

 

Ça, des fois, on se le demande « où est allé Dieu » et puis on regarde l'ironie des choses.

 

Je ne sais pas « où est allé Dieu », mais moi j'irais bien boire un coup des fois.

 

4.

« De tes soleils éteints, l'un l'autre se froissant... »

(Nerval, « Immobile destin »)

 

Dans le grand cosmos, ça fait de grands schluuufs ; ce sont les soleils éteints qu'une longue main froisse et jette au.

 

5.

« Mon âme retombe à la terre »

(Mirabeau, « Les victimes »)

 

« Mon âme retombe à la terre » et file vive en ondulant.

 

6.

Si vous voyez un tentacule sortir de votre tasse, soit c'est une hallucination, soit il y a autre chose que du sucre dans votre café.

 

7.

« Délicatement, Poirot remit le récepteur sur son socle. »

(Agatha Christie traduit par Michel Le Houbie, « Pension Vanilos »)

 

« Délicatement » : l'adverbe sied à Poirot, si hors de notre monde.

 

8.

Le monde est le rire d'un âne. Un hi-han à l'infini.

 

9.

Parfois, y a des parcours si sinueux, qu'on est tout séparé, tout désassemblé - c'est bien simple, on est partout ; après, faut s'rappeler.

 

10.

Vous verrez qu'un jour le crâne du monologue, i finira bien par lui répondre à Hamlet.

 

11.

En français, on ne dit pas que deux chaussettes dialoguent. Pourtant, quand on en retrouve qu'une, on monologue ; on dit « Zut alors ! ».

 

12.

« - Ah ! Seigneur, qu'ai-je ? Hélas, me voici tout en larmes »

(Verlaine)

 

En français, il arrive qu'on soit tout en larmes et qu'on le cherche, qu'on le cherche, le parapluie d'son âme.

 

13.

Nous croyons vider des bouteilles et ce sont elles qui nous aspirent.

 

14.

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mbe à .

 

15.

« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis »

(Baudelaire, « Spleen »)

 

Des fois le poète dit que le « ciel est bas » qu'il faut faire attention alors de ne pas se prendre des nuages ou des cornes de lune dans l’œil.

 

Je me demande si « le ciel est bas » et qu'il pleut si l'on est mouillé plus vite.

 

Des fois le poète dit que « le ciel est bas et lourd » que c'est pour ça qu'à force on finit par se voûter et qu'on devient vieux du dos.

 

Baudelaire écrit que « le ciel est bas et lourd comme un couvercle » qu'on est dans la marmite alors.

 

Et si le ciel « pèse comme un couvercle » qu'ça fait marmite qu'on y mijote… peut-être à cause des extra-terrestres anthropophages.

 

Le poète évoque « l'esprit gémissant », c'est quand on croit qu'il y a des bruits la nuit qu'en fait on dort et qu'on a l'esprit qui gémit.

 

Le poète dit que les « ennuis » ils sont longs qui nous pourchassent pour choper nos esprits.

 

C'est quoi, ce bruit ? Ah c'est mon esprit… i gémit… demain, on se mettra un bon vieux Louis de Funés. Bon, rendormons-nous.

 

Patrice Houzeau

Hondeghem, le 26 mars 2017.

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