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BLOG LITTERAIRE
17 avril 2017

HISSEZ LA SOTTISE ET VOGUE LA GALÈRE

HISSEZ LA SOTTISE ET VOGUE LA GALÈRE

 

1.

« La puissance civile étant entre les mains d'une infinité de seigneurs »

(Montesquieu, « De l'Esprit des lois », livre XXVIII, ch. XLI)

 

Du lien entre politique et infini. Affirmer que tout est politique, c'est lui flanquer d'l'infini à tout ça qui s'agite et résout.

 

Au cœur de l'humaine animalité, une infinité du vouloir politique.

 

La politique, l'infini dedans, surtout si on s'dit que tout est politique, alors l'infini se met à l'agiter partout l'humaine animalité.

 

Au cœur du politique, si tout est politique, dis, c'est qu'ça vous machine une infinité

de vouloirs qui vous l'engrenagent la conscience.

 

Tout en haut le monarque, puis, de haut en bas, une infinité de seigneurs de plus en plus petits, de plus en plus dérisoires, insignifiants petits chefs.

 

2.

« La piste islamiste est maintenant examinée par la police allemande. »

(la radio, le 12/04/2017 au lendemain de l'attentat de Dortmund)

 

Un lucide causant du siècle dernier prédisant qu'ce genre de phrase on en serait rempli abasourdi on l'aurait vite taxé d'islamophobie.

 

Ceci dit, au 16 avril 2017, la police allemande n'excluait pas non plus la piste de l'extrême-droite.

 

3.

« On avait vu jusqu'ici la nation donner des marques d'impatience et de légèreté sur le choix, ou sur la conduite de ses maîtres »

(Montesquieu, « De l'Esprit des lois », Livre XXXI, ch.II, « Comment le gouvernement civil fut réformé »)

 

Il en est ainsi des élections, « marques d'impatience et de légèreté » : c'est le plus sérieusement du monde que nous choisissons nos bouffons.

 

Si le peuple est souverain, il est logique que, comme tout souverain, il ait son bouffon, lequel est zigue politique.

 

4.

Il m'arrive souvent de penser qu'il n'est de philosophie que politique, à moins qu'elle fût ontologie ou phénoménologie.

 

5.

Ou elle est logique, ou phénoménologie : tout le reste n'est que littérature et carnaval d'éditoriaux.

 

6.

« Croyez-en mon expérience ! En matière policière, il faut toujours attendre avant de juger... » (Simenon, « Au Rendez-vous des Terre-Neuvas » [Maigret])

 

Le politique juge souvent trop vite, il préjuge. Attendre avant de juger et cependant agir tout de même. Là est le paradoxe de la crise.

 

7.

L'humain est un être critique. Il donne le meilleur de lui-même dans la résolution du pire qu'il a lui-même suscité.

 

8.

Malaise à propos du Mélenchon cru 2017 : ni tout à fait communiste, ni tout à fait pas communiste.

 

9.

Mélenchon est un masque. Kikiya derrière ? Quel fauve gronde en sa caboche, quel secrétaire général ? Savez, vous ?

 

10.

La politique est un carnaval ; les idées les plus grotesques y défilent.

 

11.

« Ce n'est qu'un lieu de valse où l'été s'abandonne »

(Aragon, « Absent de Paris » in « En étrange pays dans mon pays lui-même »)

 

Masque passe, qu'on remplace ; dans la valse des étés, c'est parfois au son d'une musique légère qu'on assassine.

 

12.

Débat politique et variété baroque des idées m'évoquent ce beau titre d'un recueil d'Aragon : « En étrange pays dans mon pays lui-même ».

 

13.

Je m'étonne souvent de la finesse des logiques techniques tout autant que de l'infinie sottise des jugements politiques.

 

La politique est l'art de hisser la sottise au rang de masque ; le bouffon s'y fait sphinx, et le traître tente de passer pour un héros.

 

14.

« Un nombre prodigieux d'enfants exposerait l’État à d'affreuses guerres civiles. »

(Montesquieu, « De l'Esprit des lois », livre XXVI, ch.VI)

 

Un nombre prodigieux d'humains expose l'humanité à d'affreuses guerres civiles.

 

15.

En politique, toujours « le mort saisit le vif » ; nous sommes au gouvernement des ombres.

 

« Cabinet fantôme », « ghost writer », « conducteur fantôme » : nous faut-il encore des preuves ?

 

16.

« J'ai dit qu'un grand Etat, devenu accessoire d'un autre, s'affaiblissait, et même affaiblissait le principal. »

(Montesquieu, « De l'Esprit des lois », livre XXVI, ch. XXIII)

 

Aussi la sujétion est-elle catastrophe. C'est l'alliance, et non la subordination, qui fait la force.

 

Il aurait fallu s'allier et non coloniser. L'alliance est un respect de la souveraineté de l'autre, la colonisation en est son souverain mépris.

 

La popularité de Lawrence d'Arabie vient sans doute qu'il a suscité des alliances et non des subordinations.

 

17.

Les hiérarchies étant de plus en plus nombreuses et complexes, leur légitimité ne peut qu'être remise en cause. D'où l'apparent succès de Mélenchon.

 

18.

L'Europe du début du XXIème siècle : un débat entre fédéralistes et souverainistes, entre technocrates et rois déchus.

 

La tentation du fédéraliste est la sécession ; celle du souverainiste est l'isolement.

 

19.

L'être, comme dit Marcel Conche en parlant d'autre chose, est un « criminel invétéré », un tueur en série d'étants éphémères, de passants.

 

« enfermé dans sa pensée autistique », l'apparente pérennité de l'être ne peut que fasciner le sensible étant.

 

20.

L'être revient toujours à la table des négociations avec l'étant ; sinon, il compte pour du beurre, passe pour néant, l'est qu'on s'en fiche.

 

Patrice Houzeau

Hondeghem, le 17 avril 2017.

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