UNE CHANSONNETTE PUIS DEUX TROIS SORNETTES
UNE CHANSONNETTE PUIS DEUX TROIS SORNETTES
1.
QUAND ON EST A CHVAUX
Quand on est à chvaux
Tout fiérot sur son chemin
Surtout si on est au galop
Faut faire gaffe au ravin
Vous me direz, me direz-vous
Qu'pas forcé qu'les chemins
Zaient à côté d'eusses
Un gouffre, un abîme, un ravin
N'empêche faut faire gaffe à ses osses
Et pas tomber dans l'trou
Quand on est à chvaux
Qu'on fait l'beau sur son chemin
Surtout si on s'met au galop
Faut faire gaffe au destin
Vous me direz, me direz-vous
Qu'pas forcé qu'les chemins
Zaient d'sus eusses
Une ombre un génie un destin
N'empêche faut faire gaffe à ses osses
Et pas chuter dans le
Et pas chuter dans le
Et pas chuter dans le
rien.
2.
L'universel est-il dans la langue ? J'y crois pas trop. Chaque langue défend son monde.
3.
Des extra-terrestres débarquant, comment éprouveraient-ils notre perception du temps, nos durées ? Pourraient-ils ne serait-ce qu'en avoir le soupçon ?
4.
Si ça se trouve, nos fantômes sont des aliens qui, d'une autre synchronie, tentent depuis des lustres d'amorcer le dialogue.
5.
L'ensemble de toutes les diachronies est-il une synchronie ? Est-ce que je vais prendre de la mayonnaise avec mes frites ?
L'hypothèse d'un ensemble synchronique de toutes les diachronies aurait tendance à m'attrister et puis avec les frites j'aime bien la mayonnaise.
6.
« Que suis-je ? J'attends tout du peuple et de l'armée ! »
(Racine, « Bajazet », v.481 [Bajazet])
Parole archaïque dites-vous ? Pour ma part, je reste songeur.
7.
Les mots « fossé » et « fosse », regardez comme ils sont déjà pleins d'osses.
8.
« Les absurdes objets demeurés à leur place
Semblent poursuivre seuls un rêve sans raison »
(Aragon, « Nymphée »)
Manque plus qu'un fantôme ; ainsi naissent les hantises.
9.
« alliance bolivarienne » ça m'évoque une scène d'un film comique où quelque bandit ouvrant une valise constate qu'on l'a payé en bolivars.
Le bandit était joué par Bernard Blier ah la tronche dis en ouvrant la valise et qu'il constate qu'un autre bandit lui a r'filé d'la monnaie de singe. Après il est même question d'une oreille qu'il lui mangerait s'il le r'trouvait l'autre gougnafier.
10.
La politique étant vouée à devenir Histoire, les politiciens auraient tout intérêt à soigner leur travail.
11.
« Car le rôle de l'idéologie est de combler les dimensions faibles d'un mouvement. »
(Alain Touraine, « La Société post-industrielle »)
Elle comble, l'idéologie, elle comble les trous du temps politique ; gras aussi, l'idéologie, gras d'une chair autrement plus nourricière.
12.
Méluche, lui faut plein d'milliards plein pour la refaire sa France, en plus de ce qu'elle dépense la France pis de ce qu'elle doit.
Ah va falloir qu'i trouve des grandes poches, Méluche pour les trouver tous ces milliards là qu'il lui faut pour jouer au socialisme.
Méluche i peut ptêt' les demander à La Banque d'la vieille là, Europe, mais s'il va faire genre protectionnisme moral, va tirer son nez Europe.
Du coup y a quelqu'un qui lui a dit : « Emprunter de l'argent à la BCE pour mener une politique protectionniste, vous rêvez debout, Mélenchon ! ». Ça n'a pas plu.
13.
« Le charbon n'a d'autre sens que celui que lui donne le travail du mineur, la terre ne signifie rien sans la charrue. »
(Alain Touraine, « La Société post-industrielle »)
Le réel n'existe que parce que nous y puisons tout notre sens.
14.
« Je perdrais ma vengeance en la rendant si prompte. »
(Racine, « Bajazet », v.1362 [Roxane])
C'est ce que je me dis souvent, oui, bien souvent…
15.
« La liberté philosophique consiste dans l'exercice de sa volonté, ou du moins (…) dans l'opinion où l'on est que l'on exerce sa volonté. »
(Montesquieu, « De l'esprit des lois », Livre XII, ch. II)
L'opinion publique, cette fille à problèmes, toujours dans l'illusion où elle est d'exercer sa volonté.
L'opinion publique est un trouble constant, une tempête qui toujours se prépare et parfois éclate.
16.
En avril 2017, l'Europe craignait que la Turquie devînt une dictature, c'est-à-dire qu'elle constatait chaque jour qu'elle le devenait.
17.
« La corruption est devenue en France un problème de culture et de morale collective et c'est bien cela le plus grave. Elle se banalise et se nourrit de la fascination croissante et excessive qu'exerce l'argent. »
(François d'Aubert, alors député UDF de la Mayenne, le Figaro Magazine du samedi 10 octobre 1992, p.72)
Difficile d'imaginer une société ouverte qui ne soit pas basée sur l'argent, lequel est à la fois la carotte et le bâton de nous aut's tous.
L'argent fascine car il permet, ou promet, le contrôle des esprits et des corps. L'argent est une promesse qui n'en finit pas.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 19 avril 2017