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BLOG LITTERAIRE
24 mai 2017

DEMANDEZ PAS A LA LUNE L'EST SOURDE COMME UN CAILLOU

DEMANDEZ PAS A LA LUNE L'EST SOURDE COMME UN CAILLOU

 

1.

« Dis, lune au front cornu, as tu vu quelquefois

Une ame qui d'amour fust si fort tourmentée ? »

(Jean Passerat, « A la lune »)

 

Jean Passerat… uh ! cinq « u »… « lune », « cornu », « tu vu », « fust »… pis du « cornu » masque à diable, la lune.

 

Masque à diable, la lune… entends-tu la nuit jouer d'la flûte ? - C'est l'herbe noire qui joue de l'os.

 

Ah dans ma mentale la vois… la face à la lune, large visage souriant comme si… quelle cruelle ronde va-t-elle nous jouer ?

 

L'a des yeux, d'l'as tu vu quelquefois ; voit tout, la lune, surtout la nuit… quoique si ça s'trouve, le jour, derrière ses rideaux bleus...

 

Si l'a des yeux, la lune, a voit l'âme faut croire… l'âme qui s'voit qu'on est tout troublé tourmenté… dans le « fust si fort » ... l'âcre amour.

 

Scie musicale, la lune… ça ouinulule… j'lui mets-y un chapeau pointu ? vu qu'elle a « front cornu », diablesse turlututu…

 

« Dark Side Of The Moon »… « The lunatic is in my head »… Pink Floyd… Syd Barrett avant et lunaires ritournelles… balançoire à musique.

 

« Under the same moon », un beau manga de Tsuchida Seiki… sensible et tout… y a du lunatique aussi dedans… du visionnaire à dessins...

 

2.

« La rouille ronge en leurs spleens kilométriques

Les fils télégraphiques des grandes routes où nul ne passe. »

(Jules Laforgue, « L'hiver qui vient »)

 

Défois on en a plein l’œil d'la rouille rongeuse pis du spleen au kilomètre qu'on marche pourtant faut bien.

 

Laforgue évoque les « spleens kilométriques » des « fils télégraphiques » qu'ça fait comme un hic dans les vers pis personne sur les routes.

 

Comme sur les « grandes routes nul ne passe » les spleens kilométriques, ça fait comme de l'être là sans personne qui apparaît dans la pensée.

 

L'être là sans personne il apparaît à la conscience façon fantôme de la vache dans un couloir (elle a quitté la paix des champs de l'Angleterre).

 

Défois quand il y a des « grandes routes où nul ne passe » on y flanque des corbeaux, des chameaux, des UFO's, histoire de meubler.

 

3.

« Tu me peux secourir, ayant en ton pouvoir

Des songes emplumez la bande charmeresse. »

(Jean Passerat, « A la lune »)

 

Des fois, on d'mande à la lune… « J'ai demandé à la lune » dit une chanson… mais la marraine souvent vous envoie sur les roses.

 

En français, quand on vous envoie sur les roses, vous v'là bien… épines et ronces… jadis on l'farcissait d'magique, le cercle de lune.

 

On dit itou que les nuits de pleine lune, les fous sont de sortie… vaut mieux pas s'faire opérer… on dit du féminin et d'la lune moi chaipas.

 

Tiens j'entends à la radio que Fillon aurait dit au Figaro que lui dément avoir dit qu'en fin de compte on s'en fout de Fillon.

 

Jean Passerat la fait commandeuse la lune « des songes emplumez »… nous envoie-t-elle des zoziaux lunatiques… des coucous, des ulules.

 

« Qui plume la lune ? », c'est un titre de film… avec Darroussin… j'l'ai vu… pis y a des plumés, zont une plume, pas bien dans leur tête.

 

Enfin ça doit être de jolis oiseaux, les « songes emplumez », car ils forment une « bande charmeresse », vous magiquent machinent l'être.

 

Que du coup quand on est illuné, c'est pas seulement que la lune révèle notre ombre, c'est aussi qu'on est téléguidé du lunaire non ?

 

Patrice Houzeau

Hondeghem, le 24 mai 2017.

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