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BLOG LITTERAIRE
16 juillet 2017

TROIS CONTREVERS OÙ JE SAIS PAS

TROIS CONTREVERS OÙ JE SAIS PAS

 

1.

« Madame, je vous donne un oiseau pour estreine »

(Isaac de Benserade, « Sonnet »)

 

Madame je sais bien que vous avez de la barbe mais

Je vous appelle tout de même madame parce que ça me plaît.

 

Vous donne (contre l'indicible de l'être) vous

Donne un oiseau car c'est plus léger qu'un troupeau de gnous.

 

Un troupeau de gnous d'ailleurs ça chante pas tandis qu'un

Oiseau c'est joli coloré gazouillant pis ça tient compagnie hein

 

Pour estreine je vous offre ce zoziau, avec un « e » à

Estreine car je le sors d'un sonnet de Benserade voilà.

 

2.

« Tournant les talons, ils s'engagèrent à travers le labyrinthe de glace, afin de contourner les troupes du Smog. »

(Henri Vernes, « Opération Chevalier Noir »)

 

Tournant la tête je vis mes jambes s'en aller dans mon pantalon et

Les talons avec alors je dis Oh et alors ? Eh ! Oh ! Eh !

 

Talons, où avez-vous mis vos achilles (ceux avec un gros nez) se seraient-

Ils en sérieux aventuriers (ou en pifs pour cyranos) transformés ?

 

(Cyrano, on dit qu'défois des inconscients l'appelaient Sire-à-nez… bon après zavaient du mal à r'trouver tous leurs os.)

 

S'engagèrent nos héros (c'est des aventuriers)

A travers un fouillis d'arbres du genre complexifié

 

Travers ah tiens j'ai perdu mon à... ah le voilà À travers donc

Le labyrinthe (passque la cuisine c'est trop petit) zentendirent un blonk

 

« Labyrinthe pas bon » fit la cervelle d'un de nos héros et c'est pas

De sa faute car quoique héros il avait la comprenette flagada.

 

Glace glace partout (zont quitté la jungle)

Afin d'arriver à la fin de c'mirliton faut bien qu'je jongle

 

De glace fut le labyrinthe mais fallut un peu s'les geler afin d'esquiver

Contourner les ennemis (sont affreux zont même pas d'nez).

 

Les héros donc ils entrèrent dans le frigo où ils avalèrent

Troupes de cuisses de poulet et toute la salade de pommes de terre

 

Du crémeux camembert du noble gruyère de la tarte brave ne laissèrent rien

Smog Smog Smog fit fataliste la pipe de l'auteur ce vaurien.

 

3.

« Ah !… Paris fuit, nocturne et quasi nébuleux ;

Le clair de lune coule aux pentes du toit bleu »

(Edmond Rostand, « Cyrano de Bergerac », v. I,7 [Cyrano])

 

Ah je dis Ah et je n'sais même pas pourquoi

Paris (j'y vais jamais c'est loin et y a trop d'monde quoi)

 

Fuit qu'ici fuit ça signifie qu'la ville file coton brumaire

Nocturne, s'estompe Paris comme un vieux tableau avec limonaire.

 

Et c'est-y pas qu'il fuirait, Paris, comme un voleur

Quasi mélo java ! Ah Paris tu m'as pris mon cœur !

 

Nébuleux tout à coup Paris qu'les néons ont des airs lointains

Le ciel est bleu de Prusse comme si on l'avait peint

 

Clair de lune bien sûr sinon on n'y verrait rien

De rien qu'ce s'rait comme quand on a perdu son chien

 

Lune Lune Lune pâle qu'on dirait un camembert qui

Coule sur la tartine des toits c'est-y pas beau dis

 

Aux pentes comme si c'était un toboggan aux

Pentes tu coules Lune et tu t'gondoles sans piper mot

 

Du toit bleu qu'on y voit aussi du gris dans ce

Toit bleu qu'il est très gris et si bleu

Bleu hussard bleu criminel bleu carnavaleux.

 

Patrice Houzeau

Hondeghem, le 16 juillet 2017.

 

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